Chronique d’un psy et obligation vaccinale : "T. Persons règle ses comptes"

Absent depuis quelques semaines dans le fil d’actualité du Guide Social, T. Persons nous revient et souhaite expliquer les raisons de sa longue absence.
Note de la rédaction :
Le premier octobre 2021, la Guide Social a publié sur son site internet une chronique rédigée par T. Persons. Dans ce billet d’humeur, notre collaborateur y défendait l’obligation vaccinale. Le texte en question reflétait l’opinion de T. Persons. Un avis personnel sur une thématique sensible et clivante.
Cette publication a suscité de multiples réactions, déchaînant les passions entre les partisans de l’obligation vaccinale et ses détracteurs. Dans notre pays, la liberté d’expression est une sacro-sainte liberté fondamentale. C’est en tout cas notre position et nous tenons à la défendre en toutes circonstances. Toute opinion a ainsi le droit d’être exprimée, tant que cela est réalisé dans le respect du cadre légal.
Malheureusement, dans l’affaire qui nous occupe, cela n’a pas toujours été le cas !
T. Persons – qui a exprimé son opinion en respectant ce cadre légal - a été la cible de menaces graves et intolérables, dépassant ce même respect du cadre légal. Le Guide Social, et toute son équipe d’édition, condamnent fermement ces agissements contraires à la loi. Ils pourraient faire l’objet d’une plainte en bonne et due forme.
Nous tenons à exprimer notre soutien inconditionnel à tous les journalistes, qui dans l’exercice de leur travail, sont la cible d’harcèlement et de menaces indignes. Sur le Guide Social, nous continuerons à prôner la diversité de points de vue, source du débat indispensable à la défense de la liberté d’expression. Défendant notre devoir d’information, nous mettrons toujours un point d’honneur à traiter les sujets dans toutes leurs dimensions et leurs facettes.
Dans cet esprit, nous avons donné à T. Persons l’occasion de partager le fruit de sa réflexion face à des événements déstabilisants.
Voici son texte :
On ne peut pas plaire à tout le monde. C’est en tout cas ce que mon superviseur me répète tous les mois alors que, subtilement, je lui demande ce qu’il a pensé de ma chronique. T. Persons aurait-il un problème d’égo ? Des angoisses d’abandon ? Est-il servilement l’esclave du désir de l’autre ? Un besoin de plaire ? Clairement, oui. C’est ce qui me rend attachant, non ?
Soit, depuis le début de mon aventure au Guide Social, je me suis toujours mis comme garde-fou de me détacher de ce que l’autre pouvait penser de mes chroniques. Cela n’a pas été facile, mais c’était primordial pour continuer à proposer du contenu. Quel contenu ? Quelque chose de différent, qui allie l’humour, le décalage et bien évidemment, l’opinion.
T. Persons peut être à côté de la plaque, il n’a pas vocation de détenir la vérité, car, soyons honnêtes, elle n’existe pas. Il n’y a que des points de vue, qui s’écartent, se rejoignent, se confrontent et s’en vont. J’aime l’idée de susciter quelque chose, de proposer une réflexion qui permet d’aller plus loin, parce que notre métier l’exige, parce qu’il y avait une place à prendre, parce que j’aime écrire et que toute cette créativité doit bien trouver un chemin pour le bien-être de mon entourage.
Il y a eu des hauts et des bas. Certaines chroniques étaient nécessaires, d’autres inutiles. Elles ont suscité la colère, le rire, la consternation ou le débat. Parfois, étrangement, elles ont quasi fait l’unanimité. Et puis, il y a une chronique qui a tout changé. T. Persons n’est pas du genre à esquiver, lorsqu’un sujet s’impose, il y va gaiement. Décemment, je ne pouvais pas faire l’impasse sur l’obligation vaccinale. J’ai joué le jeu, m’attendant à des critiques, à des avis contraires. Il y en a eu, mais cela ne s’est pas arrêté là. Je passe les commentaires désobligeants, les critiques sur mon exécrable orthographe, sur la longueur de mes phrases ou sur mes réflexions dont le potentiel comique échappe au lecteur assidu. J’aime que l’on ne soit pas de mon avis, que l’on déconstruise mon discours. Je tolère même que l’on insulte l’ensemble de mon arbre généalogique tout en prêtant à ma génitrice la vertu de faire le plus vieux métier du monde. Il y a cependant une limite - tacite certes - entre nous, à ne jamais franchir. Je pensais que c’était clair. Visiblement, cela n’a pas été le cas.
"Vous ne me réduirez jamais au silence"
Donc, à tous les anonymes qui pullulent sur les réseaux sociaux, j’ai le besoin de m’exprimer face à vous : il n’est pas acceptable de menacer de dévoiler ma véritable identité. Il m’est intolérable de recevoir des messages vocaux, me défiant de changer de point de vue à défaut de ne plus pouvoir trouver la paix, la tranquillité. Menacer ma famille, mon entourage, ma sécurité est quelque chose qui me heurte sensiblement, au point de remettre en question mon engagement dans ces chroniques.
J’ai pris le temps de la réflexion, parce que vos agissements ont une conséquence lourde, celle de me priver de la liberté d’exprimer une opinion. Celle de me brider dans mes phrases pour éviter de déplaire, de prévenir l’exécution de vos viles menaces. Pourtant, vous n’êtes qu’une insignifiante minorité. À peine une goutte d’eau dans l’océan d’une masse silencieuse. Mais vous faites du bruit, vous m’obligez à me taire et à me conformer. Paradoxalement, j’imagine que c’est exactement ce que vous dénoncez. L’ironie est là où on l’attend le moins.
En conclusion, cette semaine, j’ai pris une décision : vous ne me réduirez jamais au silence. Vous pourrez me faire douter, me menacer, je suis disposé à faire front avec l’aide de ma nouvelle couverture juridique qui me coûte les yeux de la tête. Vous ne gagnerez plus, j’en fais ici, le serment solennel. Je ne vous provoquerai pas plus qu’il n’en faut, je ne vous traquerai pas non plus parce que vous n’êtes, à mes yeux, qu’une pure perte de temps et d’énergie. En revanche, il m’est inenvisageable de vous ignorer ou de vous donner satisfaction. En effet, on ne peut pas plaire à tout le monde, mais comme le disait le philosophe, quand je vois à qui je ne plais pas, je me demande si ça me dérange vraiment.
T. Persons
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