Enquête longitudinale sur l’orientation des élèves sortants de l’enseignement spécial primaire de type 8
Ce travail, ayant pour titre « Enquête longitudinale sur l’orientation des élèves sortants de l’enseignement spécial primaire de type 8 », s’intéresse au parcours scolaire d’une cohorte d’élèves ayant transité par l’enseignement spécial de type 8. En Belgique, ce type d’enseignement spécial, destiné aux enfants présentant des troubles d’apprentissage, n’existe qu’au niveau primaire. Les élèves ayant fréquenté le type 8 sont donc obligatoirement orientés vers un autre type de l’enseignement spécial ou vers l’enseignement ordinaire à la fin du cycle primaire. Ce type d’enseignement a d’ailleurs comme finalité de : « (…) combiner avec une pédagogie de la sécurisation des exigences soigneusement mesurées et personnalisées dans le domaine proprement scolaire (…) et ce, dans la perspective d’une réintégration dans l’enseignement ordinaire » (CF, 1985). Ce type d’enseignement étant, dès lors, considéré comme transitoire et restreint. L’enseignement ordinaire reste la norme. Cette caractéristique unique permet de marquer de façon claire les moments d’entrée et de sortie du système d’enseignement spécial. Dans le cadre de cette étude, nous allons tenter d’évaluer l’atteinte de la finalité de réintégration dévolue à ce type d’enseignement et vérifier d’autre part si ce type d’enseignement s’adresse bien à la population prescrite par les autorités scolaires.
Pour effectuer cette évaluation, différentes caractéristiques furent récoltées, à l’aide d’une grille, dans les dossiers d’élèves et lors d’un contact téléphonique avec leurs parents ou leur école secondaire. Les élèves étudiés sont ceux ayant quitté l’enseignement spécial primaire au terme de l’année scolaire 1999-2000 dans la région de Bruxelles-Capitale. En vue de constituer un accord sur la valeur des documents récoltés d’un dossier à l’autre, les renseignements récoltés seront ceux qui revêtent une qualité officielle ou prescrite et dont la présence dans les dossiers est importante dans l’ensemble de l’échantillon (protocole d’admission, âge, niveau scolaire, attestation, etc.). Les informations sur les élèves seront recueillies à l’aide d’une grille, dans les dossiers des élèves. Les dossiers des élèves sont disponibles auprès des écoles de l’enseignement spécial ou dans les centres psycho-médico-social (centres PMS). De plus, pour connaître l’orientation des élèves sur trois années après leur passage en enseignement secondaire, nous contacterons les parents ou les écoles actuelles par téléphone. Les résultats ainsi obtenus permettront de réaliser une enquête statistique à partir d’un échantillon de type géographique (région de Bruxelles-Capitale) en ayant pris soin d’y retrouver des écoles de différents réseaux scolaires et situés dans des communes et des écoles issues de différents milieux socio-économiques.
Cette enquête statistique tente de répondre à un manque important de données sur l’enseignement spécial en général et sur le type 8 en particulier. Ce manque de renseignements sur le parcours scolaire de ces élèves a pour conséquence que les expériences, études ou analyses faites pour ou sur ces enfants n’ont aucun point de repère pour comparer leurs résultats. C’est le cas, par exemple, avec des expérimentations de réintégration accompagnée d’enfants issus du type 8 de Petit et Spielman (1999). Ceux-ci font remarquer : « (…) il est difficile d’estimer ce qui se serait produit sans notre intervention. Une analyse comparative des résultats obtenus par rapport à ce qui se serait produit sans notre intervention n’aurait été en effet possible que par une étude longitudinale de leur cursus scolaire, rendue impossible par la dispersion des élèves ». Cette situation ne permet pas d’apprécier l’effet des reformes et expériences appliquées à ce système. Une meilleure connaissance peut ainsi permettre d’adapter l’offre selon les besoins dans le but d’offrir un meilleur service, de prendre des décisions politiques et administratives, etc.. Cette étude permettra à des écoles spéciales de type 8, qui poursuivent ou non un programme de réintégration en enseignement ordinaire, de pouvoir bénéficier de points de repères. Les professionnels qui travaillent avec cette population seront d’ailleurs les premiers bénéficiaires de ce constat. Ils sont en effet l’un des rares groupes d’enseignants qui ne connaît pas, de manière générale et/ou statistique, ce que produit comme orientation le système d’enseignement dans lequel ils travaillent. De même, pour les parents, connaître mieux ce type d’enseignement leur permettra d’effectuer un choix éclairé et/ou de réclamer des aménagements nouveaux dans les services offerts à cette population. Enfin, ces chiffres et expériences vécues permettront de remplir un vide qui amène moult intervenants à citer différents chiffres non-vérifiés ou farfelus, sans aucune base scientifique solide, sur le parcours et le devenir scolaire de ces enfants.
Enfin, cette enquête longitudinale ne limite pas son champ d’investigation au seul enseignement spécial de type 8. Dans ce cas particulier, cela signifie que les élèves proviennent préalablement de l’enseignement ordinaire et sont destinés à y retourner. Cette évaluation du parcours scolaire d’enfants ayant transité par le type 8 de l’enseignement spécial n’est pas donc pas limitée uniquement à l’enseignement spécial de type 8 mais à l’ensemble du travail de scolarisation et de remédiation apporté à cet enfant tout au long de sa scolarité.
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