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Aide à la Jeunesse : le projet éducatif de rupture, c'est quoi ?

01/04/14
Aide à la Jeunesse : le projet éducatif de rupture, c'est quoi ?

Des jeunes de 13 à 18 ans rompent radicalement avec leur contexte de vie habituel pour reprendre confiance en eux et construire de nouveaux projets personnels.

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Les projets éducatifs de rupture concernent des jeunes de 13 à 18 ans, en danger ou poursuivis du chef d’un fait qualifié d’infraction, pour lesquels d’autres formules de prise en charge ont échoué. Il s’agit d’une prise en charge individuelle qui permet au jeune, pour une période limitée dans le temps, de rompre radicalement avec son contexte de vie habituel, d’être confronté à de nouveaux repères et d’expérimenter d’autres modes d’interaction. Lors de cette prise en charge, le jeune est amené à faire émerger des ressources personnelles nouvelles pour construire de nouveaux projets personnels et, pour les projets qui se déroulent hors du territoire européen, destinés aux jeunes de 15 à 18 ans, à rendre des services à la collectivité.

Projet de la dernière chance

Les Centres d’accueil spécialisés (CAS), qui organisent ces séjours et proposent projets pédagogique particuliers, travaillent sur mandat d’une instance de décision : le Conseiller de l’aide à la jeunesse, le Directeur de l’aide à la jeunesse ou le Tribunal de la jeunesse. C’est bien souvent perçu comme la dernière chance donnée au jeune avant la solution du placement.

Le projet individuel compte une phase préparatoire au séjour de rupture (30 jours), le séjour proprement dit (60 jours) et une phase de clôture (90 jours) pour accompagner et renforcer le jeune dans ses projets personnels, selon les modalités envisagées dès la phase préparatoire. Lorsque le service est mandaté par un Tribunal de la jeunesse dans le cadre de la loi du 8 avril 1965 ou de l’ordonnance du 29 avril 2004, à l’issue du séjour de rupture, il transmet des rapports au Service de protection judiciaire (SPJ).

Pérennisation et agrément

Depuis 2008, cinq projets de rupture sont en phase d’expérimentation. Ils concernent une centaine de jeunes par an, se déroulent en Belgique, mais aussi au Bénin, au Burkina-Faso et au Maroc. L’expérience représente un budget annuel de 850.000 euros.

Après une évaluation positive et des résultats perçus comme encourageants, Evelyne Huytebroeck, ministre de l’Aide à la jeunesse, a décidé de pérenniser ce type de prise en charge. Un arrêté adopté par le gouvernement le 12 septembre dernier fixe les balises permettant à ces projets de solliciter un agrément, ce qui leur garantira la pérennisation des subventions qui leur sont allouées. Par ailleurs, cet arrêté entré en vigueur le 1e janvier 2014, permettra le développement et l’agrément d’autres projets de rupture visant à accueillir un autre public, plus fragile, en Belgique ou en Europe. De nombreux candidats à l’agrément de nouveaux projets éducatifs de rupture se sont déjà manifestés. Leur agrément sera déterminé à partir de janvier 2015, dans le cadre d’une enveloppe budgétaire restant à déterminer.

Caroline Dunski

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