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Les crèches subsidiées en entreprise n'ont pas la cote

07/05/15
Les crèches subsidiées en entreprise n'ont pas la cote

Alors que l’objectif initial du plan SEMA (Synergie Employeurs-Milieux d’Accueil) était de créer 1.836 places pour la petite enfance, il n’en aura été créées que 193. Douze ans après son lancement par la Communauté française, le plan SEMA est donc un véritable flop !

L’objectif du plan SEMA était de permettre aux employeurs d’offrir à leurs travailleurs la garantie d’obtenir une place dans une crèche à un tarif proportionnel à leurs revenus.

Le plan SEMA fait chou blanc

A l’heure où le manque de places dans les crèches est criant, il est cependant regrettable de constater que l’initiative n’a permis de créer que 193 places d’accueil pour la petite enfance dans les entreprises en Belgique francophone : respectivement 133 en Région bruxelloise et 60 en Wallonie.

Le plan SEMA, lié au plan Cigogne, offre la possibilité de soit réserver des places d’accueil dans des structures agréées (subventionnées ou non par l’Office de la Naissance et de l’Enfance), soit d’en créer. La Libre Belgique qui révèle l’information ce jeudi explique que des aides sont octroyées aux employeurs via une déductibilité fiscale de 33% sur l’impôt des sociétés. Reste que la réservation d’une place pour leurs travailleurs coûte à l’entreprise 3 000 euros bruts par an.

En ce qui concerne les parents, une place en crèche SEMA ne coûte ni plus ni moins qu’une place dans un autre milieu d’accueil.

Le coût reste trop élevé pour les entreprises

Malgré les aides accordées aux employeurs, la formule n’a pas rencontré le succès espéré. Parmi les raisons évoquées : les lourdeurs administratives dans la constitution d’un dossier et le coût qui reste trop élevé pour les entreprises. Pour La Libre Belgique, Eddy Gilson, le directeur Milieux d’accueil de la petite enfance à l’ONE évoque également d’autres freins : "Il y a aussi le fait que les hôpitaux, par exemple, ne sont pas soumis à l’impôt des sociétés. Cet incitant ne fonctionne donc pas, alors que les infirmières ont grand besoin de place en crèche pour leurs enfants. Les syndicats craignent par ailleurs que les employeurs imposent une flexibilité à leurs employés, calquée sur les horaires d’ouverture de la crèche, ou que le travailleur qui perd son emploi perde aussi la place en crèche".

La ministre de la Petite Enfance, Joëlle Milquet a récemment été interpellée par la députée régionale Véronique Durenne (MR) en ce qui concerne l’échec du plan SEMA. La ministre humaniste s’est dit consciente du problème et prévoit de revoir le système. « Nous cherchons activement d’autres possibilités qui tiennent davantage compte de la réalité des entreprises », a-t-elle déclaré pour La Libre Belgique.

Delphine Hotua



Commentaires - 2 messages
  • Si au moins il serait plus facile et plus rentable d'ouvrir des milieux d'accueil ou même de devenir accueillante autonome ou chez soi, si ce travail était vu à sa juste valeur, croyez moi qu'il n'y aurait plus de problèmes de manque de places, et cela ne découragerait pas autant de personnes qui ont comme vocation "s'occuper des enfants", qui aimerait mais qui ne savent pas "se le permettre" ou à qui on met pleins de battons dans les roues et qui travaillent plus que des salariés...pour gagner moins !

    eleanais01 lundi 11 mai 2015 13:16
  • www.kokcinelo.be (podcast)

    alk dimanche 28 août 2016 19:28

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