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Radicalisation : les acteurs sociaux ont un rôle à jouer

26/01/15
Radicalisation : les acteurs sociaux ont un rôle à jouer

Chérif Kouachi, Amedy Coulibaly, Mehdi Nemmouche, ou encore Mohammed Merah ont récemment défrayé la chronique par des attaques djihadistes plus odieuses les unes que les autres. Dans leur itinéraire respectif, tous les quatre ont une chose en commun, à savoir un séjour derrière les barreaux.

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Et c’est notamment lors de tels séjours en prison que sont recrutés de jeunes djihadistes. À cet égard, Laurette Onkelinx, ministre fédérale de la Justice de 2003 à 2007, soulevait sur le plateau de la chaîne locale Télé Bruxelles ce 13 janvier l’influence non négligeable des prédicateurs. « La prison est un lieu de désespoir. Et les prédicateurs prennent ce désespoir pour former avec certains détenus de futurs djihadistes », déclarait la désormais chef de groupe PS à la Chambre.

La prison, terre de radicalisation

Du désespoir à l’islamisme radical. Du rejet de la société à la possibilité d’exister. De la prison à la mission terroriste ! Le parcours est classique et le schéma semble se répéter pour ces soldats du djihad qui se sont radicalisés de façon progressive.

Aujourd’hui plus que jamais, le phénomène de radicalisation dans les prisons est un problème criant qu’il faut prendre à bras le corps. Koen Geens, l’actuel ministre de la Justice (CD&V), souhaite d’ailleurs mieux répartir les détenus dans les diverses prisons du pays en fonction du risque de radicalisation qu’ils présentent. Par ailleurs, il veut recourir davantage au travail des conseillers islamiques.

En guerre contre l’Occident

Mais pour François Troukens, ancien détenu qui mène à présent des actions d’humanisation par la culture dans les prisons, il faut surtout revoir les moyens alloués à la Justice et notamment investir dans l’encadrement. « Dans les prisons, les personnes sont livrées à elles-même et doivent composer avec un islam radicalisé dans lequel on leur donne la permission de tuer et où on leur dit : ’tous vos problèmes, c’est à cause de la société occidentale.’ Je me suis rendu compte qu’il y a de plus en plus de jeunes qui veulent faire la guerre contre l’Occident, c’est-à-dire contre toutes nos valeurs occidentales. Ce n’est pas de la religion, ce n’est pas du radicalisme religieux, c’est une haine contre la société. Cette haine est engendrée par un manque de moyens pour l’éducation, la culture, l’enseignement dans les prisons mais aussi dans les quartiers car la prison, c’est finalement la dernière case », déclarait-il au micro de la RTBF après les attentats de Paris.

Le secteur social mis à contribution

Dès lors, François Troukens, préconise un meilleur encadrement dans les quartiers pour que les jeunes ne décrochent pas au niveau scolaire. Ce travail en amont passe par des cours de civisme, par l’apprentissage d’un métier ainsi que par le partage de valeurs. L’ambition est ici de donner aux jeunes des repères dans une société où ils se sentent trop souvent rejetés.

Et face à de telles missions, les travailleurs de terrain ont clairement un rôle à jouer, car cela concerne des matières personnalisables telles que l’éducation, l’aide à la jeunesse, la culture, et l’intégration ! Les acteurs sociaux devront donc à l’avenir être encore plus vigilants et détecter les premiers signes de radicalisation afin de pouvoir faire barrage aux dérives extrémistes dans la société. De manière générale, il s’agira de favoriser le «  mieux vivre ensemble » en veillant à ce que les jeunes s’intègrent dans notre société. Un vrai challenge donc pour le secteur social qui, rappelons-le, doit ces dernières années faire plus avec moins...



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