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Subsides à la Jeunesse : " ce coup de presse ne nous grandit pas ! "

27/04/15
Subsides à la Jeunesse :

La décision de la ministre de la Jeunesse en Fédération Wallonie-Bruxelles, Isabelle Simonis, de ne pas suivre l’avis des organes consultatifs quant à la répartition des subsides sème le trouble au sein du secteur.

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Le Vif l’Express a récemment fait part dans ses colonnes de soupçons autour des subsides à la jeunesse. 142 000 euros de subsides auraient été attribués, sans suivre l’avis du secteur, à des organisations de jeunesse qui auraient des accointances avec le cabinet Simonis. C’est en tout cas ce que suspectent certaines fédérations, relayées par l’hebdomadaire.

Des accusations qui desservent l’aide à la jeunesse

Cette accusation de partage politisé du subventionnement a mis en émoi tout le secteur associatif de la jeunesse. Yamina Ghoul, secrétaire générale de la Confédération des Organisations de Jeunesse Indépendantes et Pluralistes, est tristement surprise et se dit choquée par de tels propos : « Ce coup de presse ne nous grandit pas. Quelques fédérations de jeunesse ont fait preuve d’amateurisme en alertant la presse et c’est tout le secteur qui est aujourd’hui éclaboussé. »

Chico Kebsi, président du Conseil d’administration de Promo Jeunes, une des deux organisations de jeunesse qui profitera de subsides supplémentaires, réfute catégoriquement ces accusations de collusion : « être jeté aux orties de cette façon, ça fait mal. D’autant plus, qu’on est une association indépendante. Or s’il y avait du copinage, on serait membre d’une fédération. On est vraiment déçus de la situation car il s’agit pour nous de l’aboutissement de 25 années de combat. Des rapports ont été faits, des commissions se sont réunies. Il faut accepter que de petites associations de première ligne puissent survivre sans être pour autant liées à un parti. »

« Des propos à charge avec peu de fond »

Du côté du cabinet Simonis, on est droit dans ses bottes : « l’article est clairement à charge mais avec peu de fond. Il n’indique pas que la CCOJ (Commission Consultative des Organisations de Jeunesse, ndlr ) tout comme la CCMJ (Commission Consultative des Maisons et Centres de Jeunes, ndlr) sont des organes consultatifs et que donc, nous ne sommes pas obligés de suivre leur avis. »

Surtout que la ministre Simonis a suivi partiellement les recommandations émises par ces organes consultatifs . En effet, un agrément a bel et bien été accordé à l’association Vacances vivantes, comme souhaité par le secteur. Là où le bat blesse, c’est qu’elle n’a pas suivi l’avis de la CCOJ, entre autres, quant aux cinq « montées de classe » et a préféré soutenirPromo Jeunes. « Ce faisant, la ministre a voulu pérenniser le secteur et maintenir l’emploi, tout en suivant la logique de sa note d’orientation déposée en février dernier », indique l’attaché de presse d’Isabelle Simonis, Stéphanie Wilmet, avant de préciser qu’inévitablement, faire des choix, c’est faire des déçus.

Répartition du budget : choisir, c’est renoncer

Et quand il s’agit de répartition budgétaire, les choix sont plutôt rudes. Le secteur jeunesse en Belgique francophone est financé à hauteur de 15,67 millions d’euros et cette enveloppe fermée doit satisfaire les besoins et envies de chacune des 92 organisations de jeunesse actives sur le territoire de la Fédération Wallonie-Bruxelles. « Ce qu’il s’est passé ici, c’est qu’une fois la répartition effectuée, il restait 142 000 euros dans l’enveloppe. La ministre a alors choisi de solliciter les organes consultatifs pour finalement ne pas tenir totalement compte de leur avis. Cela dit, elle est complètement en règle avec les procédures puisque la ministre peut répartir ses budgets comme elle le souhaite », souligne encore le cabinet Simonis.

« Rester solidaires plutôt qu’attaquer frontalement »

Il n’empêche que face aux choix posés par la ministre, certaines fédérations se sont estimées lésées et y ont vu du copinage. Pourtant, selon la secrétaire générale de la Confédération des Organisations de Jeunesse Indépendantes et Pluralistes, ce n’est pas la première fois qu’un ministre ne suit pas l’avis des instances consultatives : « Lors de la précédente législature, la ministre Huytebroeck, alors ministre de la Jeunesse, a fait de même. »

Pour la COJ, ceux qui sont à la manœuvre de l’article auraient dû rester solidaires et en parler directement avec les instances concernées. Cela aurait éviter que la confiance entre les acteurs du secteur jeunesse soit à ce point mise à mal.

Delphine Hotua

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