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Miroir sans tain et filmer les entretiens, des outils pour qui ?

25/01/18
Miroir sans tain et filmer les entretiens, des outils pour qui ?

Devenir thérapeute n’est pas un chemin sans embûches. Pouvoir observer autrui au travail, que ce soit à travers un miroir sans tain ou de la vidéo, permet de découvrir un autre style thérapeutique et d’enrichir sa pratique. En outre, la vidéo constitue également un moyen de se voir soi-même à l’œuvre et ainsi d’évoluer.

Le cursus de formation universitaire en psychologie demeure très théorique. La formation post-universitaire alterne entre des dimensions théoriques et pratiques (notamment au travers de jeux de rôles). C’est donc dans la mise en situation réelle que nous sommes, en tant que thérapeute, principalement confrontés à nos forces et à nos faiblesses. Le miroir sans tain ou la vidéo deviennent alors des outils intéressants pour travailler nos interventions auprès de nos patients

Le miroir sans tain… aller chercher des ressources ailleurs

Le propre du miroir sans tain consiste à permettre à un(e) ou des collègues de se trouver derrière celui-ci. Ils peuvent intervenir ou non durant l’entretien au moyen d’un téléphone qui unit les deux lieux. Cette intervention vise à nous apporter une piste de réflexion ou une observation. Celle-ci peut nous aider dans notre travail. Il va de soi que ce dispositif offre une richesse non négligeable car il y a toujours plus d’idées dans plusieurs têtes que dans une. Par ailleurs, prenant part à l’entretien, certains aspects de cette rencontre nous échappent. La position méta du/des observateur(s) lui/leur permet de faire une lecture différente de la situation et de proposer des hypothèses de travail non explorées jusque-là.

La vidéo… double outil

La vidéo est un outil formatif mais recouvre également des dimensions thérapeutiques. Si la vidéo permet de nous revoir en entretien, elle peut également être utilisée avec nos patients. Revoir un entretien de famille avec ses membres peut leur apporter un éclairage sur les interactions qu’ils ne perçoivent pas lorsqu’ils sont réunis. Elle nous permet de proposer aux patients d’observer par eux-mêmes les types d’interactions développées par les membres de la famille et de les travailler avec eux.

Passer par l’inconfort

Observer l’autre en entretien est aisé. Etre observé(e) ou s’observer soi-même est une démarche bien plus complexe et surtout très confrontante. Dans le visionnage de son propre entretien, nous redécouvrons l’entretien que nous venons de mener. Nous observons que nous évitons d’explorer certains sujets difficiles. Nous constatons notre difficulté à distribuer la parole entre les personnes présentes. Nous découvrons notre body langage, nos tics de langage… Néanmoins, il me semble important de pouvoir dépasser cet inconfort et ainsi de retirer les bénéfices de cette technique. Visionner notre entretien permet de nous améliorer mais également de cerner des séquences d’interactions qui nous ont parfois échappé. Par exemple, dans le cadre d’une expertise, pouvoir revoir un entretien entre les membres d’une famille permet de découper de manière plus fine les séquences d’interactions entre les personnes présentes. Notre analyse en sera alors plus fine et plus précise.

Réactions des patients

Avant de filmer ou de permettre à nos collègues d’observer nos patients à travers un miroir sans tain, il nous faut obtenir l’autorisation de nos patients. Demander cette autorisation n’est pas toujours aisée pour le thérapeute et surtout lorsqu’il s’agit d’un nouvel outil qu’il introduit dans sa pratique. Trouver les mots pour présenter ces techniques, l’intérêt formatif et thérapeutique de ceux-ci doivent être bien réfléchis avant d’être présentés aux patients. En outre, il s’agit également d’être convaincu de l’utilité de ceux-ci afin d’à notre tour convaincre nos patients.

Un outil à s’approprier

Tant le miroir sans teint que la vidéo sont des outils qu’il faut s’approprier. Le temps reste notre meilleur allié pour utiliser de manière optimale ces techniques. Bien souvent, au début le thérapeute derrière le miroir sans teint ne s’autorise pas à interrompre l’entretien qu’il observe. Avec le temps, cette inhibition disparaît et la pratique clinique s’en trouve enrichie. Découvrir quelle séquence regarder avec une famille à des fins thérapeutiques s’apprend également au travers des différents essais réalisés.

V.B, psychologue clinicienne

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Commentaires - 1 message
  • Il s'agit probablement de miroir sans tain ?
    Merci pour ces chroniques.

    tainteint jeudi 31 août 2017 18:22

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