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Mémoires/TFE

Et si le plus vieux métier du monde en était vraiment un ?

Exploration sur l’impact que pourrait avoir un statut officiel dans le milieu du travail du sexe


Introduction :

Chers lecteurs, chères lectrices.
Voici le résultat d’une année scolaire de travail sur le sujet de la prostitution, ou plutôt du « travail du sexe ». Ce travail est également le fruit d’une réflexion élaborée sur la pratique du travail social durant ces trois années de formation au sein de l’ISFSC.

J’ai décidé de me pencher sur ce sujet, à la fois délicat et tabou, suite à quelques recherches et à un stage effectué au sein de l’ASBL « Espace P », située à Bruxelles et offrant un service social, médical et une militance politique en faveur des femmes prostituées.

En effet, il y a un an et demi, j’ai constaté la grande injustice dont ces femmes sont « victimes » en Belgique dans la réalisation de leur travail, ayant moi-même un rapport particulier avec l’injustice qui m’insupporte (et qui n’est sûrement pas anodin quant au choix de mes études). J’ai alors ressenti le besoin de « creuser un peu plus loin ». Constater par moi-même, sur le terrain et utiliser mes acquis scolaires pour « apporter ma pierre à l’édifice ». Déjà à l’époque, ce sujet m’intéressait grâce aux échos que j’ai pu entendre dans mon entourage et je voulais mieux le comprendre et en savoir davantage. C’est ainsi qu’en juin 2019, lorsque mon stage fut accepté, je me suis décidée à traiter ce sujet dans mon TFE. Travail si important et représentatif de la fin de mon cursus scolaire…

Je consacre mon TFE à une question en particulier :
La prostitution, mieux la vivre ou mieux la quitter. Quel impact pourrait avoir un statut officiel dans le milieu du travail du sexe volontaire en Belgique ? Exploration de différentes possibilités et leurs impacts sur le travail social.

Je souhaite me pencher sur la forme que prendrait ce statut afin de répondre aux besoins actuels qu’on retrouve dans le travail du sexe en Belgique et ce qu’il aurait comme conséquences pour les travailleuses du sexe, pour les travailleurs sociaux et pour le « grand public », la population belge en général.

Pour cela, je me devais de commencer par redéfinir quelques termes :
- Qu’est-ce que la prostitution (ou plutôt le travail du sexe, mais j’y reviendrai très vite) ?
- Qu’entendons-nous par travail ?
- Et quel est mon public cible ? Quels mots se cachent derrière la « travailleuse » ?

Afin de bien comprendre dans quels milieux j’évolue, je vais également retracer rapidement l’histoire de la prostitution à travers le monde puis, plus précisément en Belgique, car je suis convaincue que pour comprendre où on va il faut savoir d’où l’on vient.

J’aborderai ensuite les différents courants qui tentent de donner une réponse à la prostitution et explorerai leurs effets sur la société à travers différents exemples actuels dans d’autres pays.
J’aborderai par après la réalité de terrain d’aujourd’hui vécues par des femmes prostituées, à Bruxelles et en Belgique, sur base de mon expérience de terrain et de différents entretiens. Il est, selon moi, nécessaire de bien comprendre dans quelle réalité ces femmes se trouvent et surtout de prendre conscience qu’il n’existe pas une réalité unique, mais bien plusieurs et que celles-ci auront un impact très important pour l’hypothétique statut élaboré dans ce travail.

Avant de me pencher concrètement sur la forme de ce statut et de ses différents effets, je parlerai également de divers points qui me semblent intéressants à prendre en compte dans ma réflexion, tels que
- la différence entre la traite et le trafic d’être humain ;
- les points de vue différents tels que ceux des féministes abolitionnistes ou des responsables communaux ;
- la notion de « victime », de « consentement » et du paradoxe que cela entraine ;
- la prostitution masculine et ses particularités en Belgique ;
- je vais également tenter de dresser un résumé de l’avis général de la population belge francophone sur la prostitution actuelle en Belgique sur base d’une enquête que j’ai réalisée durant mon stage en début d’année civile ;
- le résumé de l’avis des prostituées sur la question ainsi que des intervenants sociaux qui travaillent avec elles tous les jours.

Toutes ces informations réunies me permettront d’avoir un point de vue plus précis sur la prostitution actuelle et les différents enjeux qui lui sont liés en Belgique. C’est sur cette base de réflexion que j’élaborerai ensuite une réponse à mon questionnement initial.

Pour répondre à ce questionnement, je dresserai un résumé des éléments importants, récurrents ou notables qui ont pu se dessiner à travers ce travail et ils me serviront de base pour comprendre les enjeux de mon public.
Une fois ces enjeux ciblés, je proposerai une réponse à ma question, une analyse rétrospective du travail et conclurai par un avis personnel concernant mes hypothèses et mes convictions.

Avant de vous laisser poursuivre votre lecture, je me dois cependant de « recontextualiser » la période durant laquelle ce travail a été fait.
Début mars 2020, une pandémie s’est répandue à travers l’Europe, obligeant les autorités à imposer un confinement à toute la population. L'impact qu’a et aura cette pandémie sur le milieu de la prostitution est d’ailleurs détaillé dans ce travail. Mais, outre ce secteur, c’est également mon travail qui en fut impacté. 60% de celui-ci s’est effectué en période de confinement, sans accès aux bibliothèques et au terrain. Une bonne partie de mes recherches et entretiens étaient déjà réalisés, mais, comme je l’évoquerai plus longuement dans la conclusion, il y a une partie de « vérification » de mon travail que je n’ai pas pu effectuer.

Mon travail comporte donc plus de sources reprises sur internet que je ne l’aurais souhaité et la majorité de mes entretiens ont été réalisés par un acteur externe. Je vois cependant cela comme une opportunité, étant donné que cet ouvrage sera essentiellement lu numériquement, cela vous permet, à vous lecteurs, un accès simple et rapide à la plupart de mes sources.

Tout cela ne change de toute façon pas le fond de mon propos et m’a simplement fait passer par des chemins différents que ceux que j’avais prévus d’emprunter au départ de mes recherches en octobre 2019.

Je vous souhaite donc à présent une bonne lecture, en espérant pouvoir vous apprendre des choses ou vous amener à réfléchir concernant un sujet encore fort tabou : le travail du sexe.

PS pour les lecteurs du guide social : Je peux vous envoyer la version PDF du travail sur base d'une simple demande par mail.


Auteur

Elise Verbruggen

Email :
Etudes : Assistante Sociale
Etablissement : ISFSC (rue de la poste)
2020, 109p.

Thème : Affaires sociales
(enregistrement le 19/05/20)

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