Nouveau budget de la Fédération Wallonie-Bruxelles : des économies dans le Social et la Jeunesse

Moins de marges, mais des besoins inchangés : le nouveau budget 2026-2029 de la Fédération Wallonie-Bruxelles prévoit des économies dans les secteurs du social et de la jeunesse. Moratoires, non-indexations et recentrage des politiques publiques rythmeront les prochaines années, dans un contexte de rigueur budgétaire assumée.
"Tous les secteurs ont été mobilisé afin de contribuer à l’effort impliquant près de 500 millions d’économies structurelles d’ici 2029", annonce le gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles. "Ces décisions permettront de donner le coup de barre nécessaire pour remettre le paquebot de la Fédération Wallonie-Bruxelles sur la trajectoire de la soutenabilité financière."
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L’éducation permanente
Le Gouvernement a décidé une non-indexation des subventions en 2026 et un moratoire des nouveaux agréments et nouvelles reconnaissances jusqu’en 2028 pour les secteurs suivants : centre culturel, lecture publique, langues lettre et livre, centre d’expression et de créativité, l’éducation permanente et les arts plastiques.
Les bâtiments scolaires
Le Gouvernement a décidé de convertir une partie des subventions pour la rénovation des bâtiments scolaires en investissements dans les économies d’énergie. Les écoles conserveront la moitié des économies d’énergie réalisées et rembourseront l’autre moitié. Ce mécanisme permettra de conserver la capacité d’investissement dans les bâtiments scolaires au profit des autres écoles.
Par ailleurs, la Fédération Wallonie-Bruxelles prendra désormais à sa charge les intérêts des emprunts faits par les écoles qu’elle garantit, à concurrence de 1.25%. Enfin, les dotations aux fonds des bâtiments scolaires ne seront pas indexées en 2026.
La Jeunesse
"Le secteur de la Jeunesse doit entrer dans une nouvelle phase : celle de la clarté", pointe le gouvernement. "Aujourd’hui, les décrets qui l’encadrent sont devenus trop complexes. Avec une enveloppe budgétaire fermée, il s’agit avant tout de mieux organiser, de responsabiliser, de rendre le cadre plus lisible et plus juste, sans perdre de vue l’essentiel : offrir aux jeunes des espaces d’engagement, d’apprentissage et d’émancipation."
Et d’annoncer : "Pour y parvenir, un temps de respiration est nécessaire. C’est le sens du moratoire décidé pour 2026 et 2027 : une pause transitoire sur les nouvelles demandes d’agrément, les sauts de classe ou les changements d’indice, le temps de redéfinir et de rééquilibrer les mécanismes de financement en concertation avec le secteur."
L’Aide à la Jeunesse
Ici, les moyens augmentent pour renforcer les prises en charge, améliorer l’encadrement, soutenir les équipes de terrain et travailler davantage avec les familles. L’objectif de l’exécutif ? Offrir à chaque jeune un accompagnement solide, humain et efficace.
Parallèlement, le secteur est invité à rationaliser son fonctionnement : mutualisation des pratiques, optimisation des ressources et modernisation des outils numériques. L’objectif affiché n’est pas de réduire les moyens, mais d’en renforcer la cohérence et l’efficacité.
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L’Egalité des chances
Dans le domaine de l’égalité des chances, l’enveloppe consacrée à l’appel à projets biennal des Services d’Actions en Milieu Ouvert (AMO) est réduite. Cette mesure vise à préserver les autres volets du décret « Promotion de la citoyenneté et de l’interculturalité », notamment les appels annuels, les labels et les campagnes de lutte contre le racisme.
L’Enfance
"C’est une nouvelle étape pour l’Office de la Naissance et de l’Enfance (ONE) qui s’engage, avec une vision claire : répondre concrètement aux besoins des familles et des enfants tout en garantissant un service public solide et équitable. Recentrer l’ONE sur ses missions essentielles, c’est remettre le cap sur ce qui compte vraiment : l’accueil de la petite enfance et la santé des enfants."
Cette réorganisation s’accompagne d’une volonté de moderniser la gouvernance, d’assainir le financement et de renforcer l’efficacité des actions menées auprès des familles.
En termes d’efforts, les subventions aux acteurs du secteur ne seront pas indexées en 2026. Le dispositif MILAC n’est pas mis en œuvre, mais le critère de 1,5 encadrants pour 7 enfants, qui est déjà une réalité dans beaucoup de structures, évolue vers une norme guide.
Notons aussi que des moyens supplémentaires seront dégagés afin de corriger le sous-financement structurel dont souffre l’Office de la Naissance et de l’Enfance (ONE) depuis 2021. Cette mesure s’inscrit dans la renégociation en cours de son futur contrat de gestion.
Les Maisons de Justice
Plusieurs mesures sont mises en place pour renforcer l’efficacité du dispositif : lancement du bracelet d’éloignement pour mieux protéger les victimes de violences intrafamiliales, préservation de l’encadrement à la Maison de Justice de Bruxelles, et investissements ciblés pour contribuer à la gestion de la surpopulation carcérale au niveau fédéral.
Parallèlement, le gouvernement met en œuvre plusieurs mesures de rationalisation, notamment la non-indexation temporaire des subventions aux services partenaires et la réduction des coûts de formation.
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