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4 axes d'action pour renforcer la détection de la maltraitance infantile

06/06/16
4 axes d'action pour renforcer la détection de la maltraitance infantile

Le KCE a formulé 4 axes d’action pour renforcer la détection de la maltraitance infantile.

Le Centre Fédéral d’Expertise des Soins de Santé (KCE) a été chargé d’examiner les pistes qui pourraient améliorer la participation des professionnels de la santé à cette détection. Cette réflexion est partie du constat que le secteur de la santé est très peu impliqué dans le signalement des maltraitances infantiles (20% en Flandre et 9% chez les francophones). A plus long terme, le KCE souhaite une adaptation du cadre légal relative au secret professionnel. D’où l’importance "faciliter la collaboration entre les différents secteurs et (...) niveaux de compétence concernés", relève le KCE.

4 axes pour venir en aide aux professionnels

1) Prévention : identifier lors des consultations prénatales les familles à risque et leur proposer un accompagnement avant ET après la naissance. D’après le KCE, la maltraitance résulte d’une accumulation de facteurs de risque tels que la précarité, le chômage, les familles monoparentales ou nouvellement recomposées, les addictions, les antécédents personnels de maltraitance, etc.

2) Investir dans une formation de base pour tous les intervenants de la santé. Reconnaitre les signes de la maltraitance apparait ici fondamental pour les médecins généralistes, mais aussi pédiatres, (pédo)psychiatres, gynécologues, sages-femmes et urgentistes. Dans ce cadre, des professionnels ont dénoncé le manque d’outils mis à leur disposition. C’est pourquoi, le KCE préconise la collaboration entre le secteur et des médecins légistes, pour poser ensemble un diagnostic plus précis.


3) Renforcer les structures existantes
comme SOS Enfants, les Vertrouwenscentra Kindermishandeling et les Services d’Aide à la Jeunesse. Leur rôle est essentiel dans la prise en charge de la maltraitance infantile puisqu’ils assurent la fonction de sensibilisation, de conseil, d’orientation et de coaching des familles et aux autres professionnels. Pourtant, le sous financement de ces services ne permet pas au secteur de mener à bien les différentes missions qui lui incombent.

4) Créer plus de places d’accueil pour les enfants en difficultés. Les enfants victimes de maltraitance sont parfois « parqués », faute de place. Le KCE insiste pour que des places supplémentaires soient crées dans les centres de réadaptation pour leur observation de longue durée, leur accueil et leur prise en charge.

Résoudre le casse-tête du secret professionnel

Enfin, le KCE plaide pour une meilleure collaboration entre le secteur santé, la police et la justice. Objectif : permettre l’échange d’information que le secret professionnel n’autorise pas toujours. En Flandre, des projets pilotes ont commencé à tester les limites de ce secret professionnel dans un souci d’actions plus efficaces pour la victime. Pour le KCE, une condition s’impose tout de même "Il serait nécessaire de pouvoir implémenter des propositions dans une loi mais en respectant la philosophie des différentes communautés".



Commentaires - 1 message
  • Oui, la question du secret professionnel est au coeur du débat! Lorsque je me retrouve avec des enfants maltraités, ou dans une situation familiale plus que compliquée avec risques de maltraitance et négligence supposées ou avérées, avec des enfants qui nécessitent un accompagnement sécurisant dans une famille déstructurée ou déstructurante, il serait utile d'avoir un cadre clair. Pour le moment, je m'adresse à la fois à mes superviseurs (comme si nous faisions un collège d'humains de bonne volonté agissant en bon père de famille pour clarifier ce que nous pouvons faire ou non) et parfois je m'adresse également à différents officiers de police du secteur jeunesse (psy), ou autres acteurs de terrain, pour prendre leur avis ou conseiller les parents de se renseigner également auprès d'eux... et parfois encore, j'essaie tout simplement de résoudre le trauma de l'enfant mais en prenant garde de ne pas le mettre en danger si il est toujours potentiellement en contact avec un agresseur (violence physique parentale ou familiale) à cause d'un changement d'attitude ou de rébellion trop marquée... bref, le bon sens, le partage avec d'autres professionnels de la santé mentale ou acteurs de terrain (supervision ou intervision) et, de là, poser ce qui semble être la meilleure voie de résolution pour l'enfant... et en prenant garde aussi à nos propres contre-transferts; Ce qui de temps en temps si nous sommes isolés (et sans supervisions régulières) pourrait nous impacter et nous amener à un burn out ou à un stress traumatique souvent larvé... Vaste question... Merci d'ouvrir ce débat!

    Yves Wauthier jeudi 9 juin 2016 08:37

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