Handicap de grande dépendance : "Et après mai 2014 ?"
Le Collectif handicap est satisfait des plans d’action proposés par les Régions mais regrette que les budgets soient insuffisants. D’autant que les élections de 2014 peuvent tout changer.
Lire notre dossier : Handicap de grande dépendance : condamnation, action !
« Il y a un bel effort dans la réflexion », commente d’emblée Cinzia Agoni, porte-parole du Collectif handicap, à l’issue de la présentation par les gouvernements régionaux de leur plan de grande dépendance. Cette rencontre a été organisée à la demande du Collectif Handicap (qui regroupe une vingtaine d’associations qui avaient introduit une réclamation collective en 2011) afin qu’elles évaluent ce que la Belgique comptait concrètement mettre en place suite à sa condamnation pour le manque de places d’accueil.
L’optimisme des associations s’est toutefois vite tempéré à la vue du budget alloué pour ces projets : 2 millions d’euros injectés par le gouvernement bruxellois et 4,5 millions d’euros par la Fédération Wallonie-Bruxelles. « Ils (ministres régionaux, ndlr) nous ont expliqué que la situation financière était difficile et que la question du budget allait être difficile », explique-t-elle. Un argument que les associations balayent d’un revers de la main, d’autant que le Comité des droits sociaux avait lui-même considéré cet argument financier comme non-valable…
Un plan national
Pour être cohérente, les associations estiment qu’un plan pour le handicap de grande dépendance doit être mené à l’échelle nationale. « Chaque région a fait son plan mais ill serait plus efficace d’établir un plan national qui soit ensuite décliné dans les Régions », explique Cinzia Agoni. Et de préciser qu’un plan national a été ébauché par les associations – et soutenu par le secrétaire d’Etat fédéral Philippe Courard, mais sans concrétisation actuellement. L’un des obstacles étant le manque de statistiques précises sur les personnes actuellement concernées par le problème.
Rester vigilant
Les associations surveilleront en tout cas de près la mise en oeuvre progressive de ces plans dans chaque région, d’autant que les élections approchent. « On est dans une période transitoire », observe Cinzia Agoni, « nous resterons vigilants sur la suite et suivront le nouveau gouvernement ». La Belgique est en tout cas tenue par le Comité européen des droits sociaux de lui remettre un rapport tous les 4 ans. Le prochain, c’est pour dans un an. Si rien ne bouge, il reste aussi toujours la possibilité pour les familles d’attaquer l’Etat en justice.
Manon Legrand
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