Le parcours du combattant de l'avortement

La campagne « Avorter, c’est possible : où, quand, comment ? » a été lancée ce lundi. Cette campagne a été initiée par le GACEHPA, le groupe d’action des centres extra-hospitaliers qui pratiquent l’avortement. Elle vise à lutter contre les « anti-choix ».
Cette campagne de sensibilisation vise à orienter les femmes vers les bonnes structures et à dénoncer les menaces actuelles sur la loi de 1990 avec le renouveau des mouvements "anti-choix" en Europe. Le droit à l’avortement est en effet sans cesse remis en cause et certains pays européens font même marche arrière.
Cette campagne vise donc à sensibiliser la pratique de l’avortement dans les centres de planning familial afin de manifester que l’avortement est un droit fondamental.
Avorter, pas si facile
La présidente du Gacehpa attire l’attention sur certaines pratiques telles que la falsification des datations par certains centres privés pour favoriser la méthode chirurgicale, plus coûteuse. Elle rappelle également que l’avortement est remboursé par les mutuelles et qu’il peut être fait par voie médicamenteuse sous les 8 semaines. Environ 20 000 avortements sont signalés chaque année en Belgique.
« Avorter, c’est possible »
Pour sensibiliser les jeunes praticiens, 40 000 cartes postales seront envoyées aux médecins francophones. "Plus de la moitié des 94 praticiens de notre groupe ont plus de 50 ans", remarque Katinka In ‘T Zandt, présidente du GACEHPA. "Nous avons un problème de relève." C’est le ministre de la Cocof en charge de l’Action sociale et de la Famille, Rachid Madrane (PS) qui a lancé la campagne initiée par le groupe d’action des centres extrahospitaliers qui pratiquent l’avortement, le GACEHPA.
Les centres extra-hospitaliers
Ces centres rassemblent des centres francophones bruxellois et wallons qui pratiquent l’avortement en Belgique en dehors des hôpitaux et qui adhèrent à une charte commune. Ces centres sont également des centres de planning familial. Ils sont agréés et subventionnés par les pouvoirs régionaux. Ces centres proposent des consultations médicales, psychologiques, juridiques et sociales. A ne pas généraliser pour autant car certains centres de planning familial s’opposent au droit à l’avortement.
Taux de mortalité en hausse
Rachid Madrane rappelle « qu’interdire l’avortement n’a jamais fait baisser le nombre d’interruptions volontaires de grossesses, mais que cela augmenterait au contraire gravement la mortalité des femmes, obligées de subir l’avortement dans des conditions sanitaires exécrables. Pour information, là où l’IVG (Interruption Volontaire de Grossesse) est illégale, le taux de mortalité est de 330, en moyenne, pour 100.000 avortements. Là où l’IVG est légale, en revanche, le taux de mortalité oscille entre 0,2 et 1,2 pour 100.000 avortements ».
L’avortement au centre du débat
Nos voisins français mettent également l’avortement au centre du débat depuis la parution d’une étude réalisée par l’Institut national d’études démographiques en France. D’après celle-ci, il y a une augmentation de l’avortement sélectif des fœtus féminins en Europe Orientale. Si ce phénomène est bien connu en Chine, la pratique gagne aussi certains pays occidentaux.
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