S'enrichir dans le secteur social : mythe ou réalité ?
Le secteur social, contrairement à ce que l’on peut penser de manière générale, véhicule beaucoup d’argent. Trop ? Possible… Y a-t-il moyen de s’enrichir dans « le social » ? Est-on réellement moins payé que dans le secteur « commercial » ?
– Psychologues, que pouvez-vous espérer comme salaire ?
– Éducateurs, combien êtes-vous payé ?
La plupart des structures du secteur social font l’objet de subventions multiples : régionales, communautaires, fédérales, provinciales et communales. Tous les niveaux de pouvoir peuvent participer, de près ou de loin, au fonctionnement de ce secteur.
Beaucoup d’argent circule et permet, dans certains cas, de (très) bien rémunérer les personnes actives dans ce milieu.
Il est cependant important de faire un certain nombre de distinctions : une structure n’est pas l’autre et le budget d’une petite ASBL n’est pas comparable à celle d’une grosse ASBL, qui n’aura de non-lucratif que la forme juridique !
Alors, peut-on s’enrichir dans le secteur à profit social ? Oui, si le lieu de travail est choisi habilement !
Travailler dans le secteur des soins de santé
Le secteur de la santé génère des profits importants pour les prestataires. En Belgique, les soins de santé sont financés par les cotisations sociales de tous les travailleurs.
Les salaires y sont élevés, quelle que soit la fonction exercée et quel que soit le lieu géographique dans lequel il est situé.
La rémunération brute est, la plupart du temps, accompagnée d’avantages extra-légaux : chèques-repas, assurance-groupe ou hospitalisation, frais de déplacement entièrement remboursés, 13ème mois !
Alors oui, dans le secteur des soins de santé, il est possible de s’enrichir…
Pas convaincu ? A titre d’exemple, une infirmière y débutera sa carrière à 2200 € bruts mensuels alors qu’un travailleur comparable dans le secteur commercial général commencera sa carrière avec une rémunération de 1700 € bruts mensuels assortis d’avantages extra-légaux.
Travailler dans une ASBL de taille moyenne partiellement ou totalement subventionnée
Le secteur non-marchand subventionné autre que la santé est, quant à lui, soumis à des règles strictes de justification des subventions.
Les structures exerçant dans ce domaine, bénéficie de moins de possibilités : tous ce qui n’est pas légalement prévu, soit de manière générale, soit par décision du secteur, ne pourra pas faire l’objet d’une subvention.
Ainsi, la plupart du temps, il n’y a pas de chèques-repas, pas d’assurance-groupe ni d’assurance hospitalisation, pas de 13ème mois, peu de négociation salariale possible.
Un chiffre ? Un travailleur du socio-culturel titulaire d’un diplôme de l’enseignement supérieur non-universitaire y débutera sa carrière avec une rémunération brute mensuelle aux alentours de 2000 €.
Conclusion ? Si vous souhaitez vous enrichir, n’entrez pas dans ces ASBL.
Si vous le faites, faites-le par conviction : parce que vous croyez fermement à son action !
Travailler dans une petite ASBL non-subventionnée
Aujourd’hui, il y a de moins en moins d’ASBL exerçant leur activité sans subvention d’aucune sorte.
Si toutefois, vous décidez d’y faire une partie de votre carrière, soyez conscient que les fonds sont limités et que vous avez peu de chance de vous y enrichir.
Tout comme pour les ASBL totalement ou partiellement subventionnées, on y travaille par conviction !
La rémunération minimale prévue légalement se situe aux alentours de 1500 € bruts mensuels.
Travailler dans une ASBL qui n’en est pas réellement une : un syndicat, un mouvement patronal, un grand groupe social,…
A côté des 3 premiers types de structure, il y a les « ASBL » qui optent pour cette structure juridique parce qu’elles y sont légalement obligées : les grands groupes sociaux, les mouvements patronaux, les syndicats, par exemple.
Ces structures fonctionnent comme de véritables entreprises commerciales et ce, même si elles n’en ont pas la forme. En outre, elles se livrent une véritable concurrence.
En tirant profit de cette concurrence, il est possible de s’enrichir !
Ainsi, vous y négocierez votre salaire et vous y bénéficierez d’avantages de toutes sortes pour autant que vous ayez un peu d’expérience !
Conclusion ?
S’enrichir dans le social n’est ni un mythe ni une réalité.
Dans certains secteurs, vous pourrez vous enrichir sans trop de difficultés, votre salaire évoluera de manière automatique avec votre ancienneté et vous aurez toute une série d’avantages financiers non-négligeables.
Dans d’autres, vous choisirez d’y travailler par conviction, parce que vous croyez en l’activité qui y est exercée.
Et enfin, dans certains cas, vous devrez pouvoir utiliser votre expérience et la concurrence pour pouvoir espérer gagner de l’argent !
A.M.
Juriste-conseil d’entreprises
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