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Sages-femmes : le KCE fait un état des lieux

22/12/16
Sages-femmes : le KCE fait un état des lieux

En attendant un cadastre de la profession, qui sera publié courant 2017 par la Commission de Planification de l’offre médicale, le Centre fédéral d’expertise des soins de santé (KCE) fait un état des lieux de la profession.

Les sages-femmes sont en plein changement : réduction du séjour hospitalier, incompréhension suite au communiqué de la ministre De Block… le Centre fédéral d’Expertise des Soins de santé (KCE) a analysé les données existantes au sujet de la formation des sages-femmes en Belgique et de leur situation d’emploi actuelle.

En 2015, plus de 10.000 sages-femmes étaient enregistrées dans notre pays, principalement actives dans les hôpitaux. Mais les évolutions à prévoir dans l’occupation de ce groupe professionnel font l’objet de bien des incertitudes : comment s’organiseront les soins à domicile suite au raccourcissement des durées de séjour en maternité ? Observera-t-on à l’avenir davantage de grossesses à risque qui nécessiteront un suivi par un médecin ? Les gynécologues-obstétriciens délégueront-ils davantage de tâches vers les sages-femmes ? Ou les sages-femmes vers d’autres professionnels ‘de support’ ? Le KCE conclut son rapport par une série de recommandations de portée plus générale qui pourront aussi être utiles aux exercices de planification d’autres professions de santé.

Préparer le prochain exercice de planification

La Commission de Planification a demandé au KCE de lui apporter son soutien dans les étapes préparatoires à cet exercice de planification. Plus précisément, le KCE a été chargé d’analyser l’organisation et le volume de formation des sages-femmes en Belgique et de décrire leur situation d’emploi actuelle. Le rapport analyse également l’organisation de la profession de sage-femme dans trois autres pays européens, choisis pour leurs modèles d’organisation des soins dans la période post-natale (Suède, Royaume-Uni et Pays-Bas).

Une certaine asymétrie dans les formations au nord et au sud du pays
En ce qui concerne la formation, le KCE a rassemblé les données existantes relatives aux étudiants inscrits en première année, ainsi qu’au nombre de diplômés en fin de cycle. Il souligne l’existence d’une asymétrie dans la durée des études entre les deux communautés (3 ans en Communauté flamande et 4 ans en Communauté française), ce qui aura une répercussion sur les projections qui seront faites au niveau fédéral.

Il faut aussi prendre en compte le fait que plus de 50% des diplômés en Communauté française proviennent d’écoles secondaires situées en dehors de la Belgique (principalement en France) et que l’on ne sait pas dans quelle mesure ces diplômés retourneront ensuite dans leur pays d’origine ou intègreront la force de travail en Belgique.

Les sages-femmes travaillent principalement à l’hôpital

En 2014, 4761 sages-femmes travaillaient à l’hôpital (soit 3001 ETP), dont 80% en maternité, 10% en néonatologie et 10% dans d’autres services hospitaliers. D’autres activités salariées sont enregistrées dans les secteurs des soins ambulatoires, de l’enseignement en écoles secondaires et hautes écoles (415,5 ETP en Communauté flamande et 157,6 ETP en Communauté française - chiffres 2015), de la prévention (47,5 ETP à l’ONE et 120 ETP chez Kind en Gezin - chiffres 2015), de l’aide à la procréation médicalement assistée, ou encore dans d’autre secteurs non liés aux soins (firmes pharmaceutiques), voire non liés à la santé en général.

Beaucoup d’incertitudes autour des besoins à venir

Outre l’asymétrie dans la formation déjà mentionnée, il faudra prendre en compte une disposition mettant fin, à partir de 2018, au droit des sages-femmes à exercer l’art infirmier dans son ensemble, ce qui rétrécira leur champ d’activités en milieu hospitalier.

Mais les principales incertitudes résident sans aucun doute dans les évolutions de la demande. En effet, la tendance aux retours à domicile plus précoces de la mère et de l’enfant après l’accouchement aura un impact difficilement prévisible sur les besoins en sages-femmes. Les projets pilotes en cours sur ce thème devraient livrer leurs premiers résultats dès 2018. Les options d’organisation du postpartum qui seront alors choisies – ambulatoires ou hospitalo-centrées – nécessiteront un nombre plus ou moins important de sages-femmes.

D’autres éléments, à l’inverse, pourraient diminuer la demande, comme l’augmentation potentielle des grossesses à risque devant être suivies par des médecins (mères plus âgées, augmentation du nombre de futures mères diabétiques, etc.).

Rapport complet du KCE : ici



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