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Sexualité des personnes handicapées : il y a du travail

23/12/14
Sexualité des personnes handicapées : il y a du travail

Alain Joret, psychologue indépendant et formateur en massage, a accepté de répondre à nos questions concernant la sexualité des personnes handicapées. Pour lui, de nombreuses pistes sont à creuser dont le massage pour les personnes handicapées.

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" La sexualité reste quelque chose dont on ne parle pas : il faut accepter d’écouter les demandes et trouver des solutions. " explique le psychologue.
"Je travaille surtout avec les professionnels du secteur du handicap mental. Il faut trouver comment répondre aux attentes des personnes handicapées et respecter leur intimité, ce qui n’est pas toujours facile avec la vie en collectivité ".

Les personnes handicapées et les maisons closes

« Nous recevons parfois des appels à des travailleurs du sexe : ce n’est pas évident en Belgique car la situation de la prostitution n’est pas claire. L’assistance sexuelle n’est pas encore spécialisée ni légalisée. Ce n’est pas facile à mettre en place, on commence cependant à l’envisager."

Le massage et ses aspects bénéfiques

Alain Joret est également formateur en massage non sexuel. La formation du massage non sexuel a pour but de détendre les personnes handicapées et notamment celles qui ne connaissent pas leur corps de façon harmonieuse.
Pour le psychologue, le massage est primordial : "Redécouvrir leur corps, que quelqu’un les touche pallie aussi bien à un manque de relation qu’à des difficultés affectives ou de communication".

Plus de moyens pour les institutions

D’après le psychologue, il faut plus de moyens des institutions afin que le suivi des personnes handicapées soit encore plus individualisé : les massages comme les discussions prennent du temps.
Aujourd’hui, il est difficile d’avoir une place en institution. « Lorsque 2 personnes tombent amoureuses, comment peut-on les faire se voir, vivre ensemble, tout en leur assurant un logement individuel s’ils se séparent ? Le premier réflexe est de vouloir conserver sa place coûte que coûte ». ajoute Alain Joret. D’après lui, les familles n’aident pas non plus. Elles sont un frein important : « on préfère ignorer que l’enfant devienne adulte ».
Un lieu où les familles pourraient être écoutées et trouver l’information qu’elles désirent serait donc un réel investissement.

Une collaboration avec le planning familial ?

La collaboration du planning familial et du secteur des personnes handicapées serait bénéfique : les deux ont les compétences complémentaires pour travailler ensemble.
"On n’entend pas suffisamment parler de l’éducation sexuelle et de handicap : il est primordial que les personnes handicapées soient au courant des différents moyens de contraception, des IST... Aujourd’hui, les personnes handicapées adultes n’ont pas eu accès à cette information : il reste un gros travail à faire sur ce sujet.", conclut Alain Joret.



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