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Un premier bilan, pour le secteur de l'enfance ?

11/05/17
Un premier bilan, pour le secteur de l'enfance ?

Après avoir été nommée ministre de l’enfance et de la culture depuis un peu plus d’un an, Alda Greoli fait un premier bilan du secteur dont elle s’occupe : les grands chantiers qui l’ont occupée, le travail à venir, les mesures qu’elle souhaite voir aboutir avant la fin de la législature.

Après un peu plus d’un an en fonction, la ministre de l’enfance, Alda Greoli, parle au Guide Social du secteur de l’enfance, des diverses mesures qu’elle a déjà prises, de celles qu’elle souhaiterait mettre sur pieds, de celles pour lesquelles elle est actuellement en négociations. La ministre reste lucide : si le secteur bouge et que les moyens se débloquent, rien n’est encore acquis et elle met tout en œuvre pour voir l’aboutissement concret des promesses qu’elle a fait aux professionnels de terrain.

Ne rien lâcher

La ministre le concède : cette première année en fonction ne fut pas de tout repos. Néanmoins, tant qu’elle ne pourra l’annoncer au terrain via l’application de mesures concrètes, Alda Greoli continue de porter les problématiques les plus importantes et de les défendre face aux autorités compétentes. Dans le secteur, à l’heure actuelle, le statut des accueillantes d’enfant, ainsi que la réforme MILAC occupent une place prioritaire. Pour elle, « l’aboutissement des projets, ce n’est pas que des effets d’annonce. Avant la fin de l’année, je souhaite la mise en route du test du statut des accueillantes encadrées. Au dernier trimestre, les premières 400 accueillantes entreront dans le statut. Là il me reste encore à négocier avec le Fédéral sur ledit statut, à finaliser avec les syndicats et les employeurs la mise en route, donc c’est aussi un gros chantier. »

« Un autre immense chantier, c’est la réforme MILAC. J’espère obtenir d’ici le mois de juin la note finalisée et discutée de l’ONE ; mon souhait c’est de finaliser cette concertation d’ici la fin de l’année pour pouvoir faire les textes légaux et décrétaux nécessaires en 2018 et que tout soit finalisé avant la fin de la législature. »

Et les bébés dits « parqués » ?

En ce qui concerne la – médiatisée – problématique des bébés dits « parqués », la ministre fait le point sur la situation actuelle. Après la conférence de presse du mois d’octobre 2016, lors de laquelle elle et son collègue en charge pour l’Aide à la jeunesse, Rachid Madrane, avaient expliqué les moyens débloqués pour le secteur, Alda Greoli revient sur les mesures prises concrètement, notamment pour les SASPE et les espaces de rencontre parents-enfants. « Très clairement, ça faisait à peu près 1,5 millions supplémentaires ; cette somme est libérée à partir du mois d’avril. Tout est en ordre, les dossiers sont passés au gouvernement, donc les choses sont en cours et les SASPE seront toutes subventionnées à 100% et pourront donc engager l’équivalent de 2 temps plein. Par ailleurs, les 12 places sur 28 au total qui étaient prévues et non encore ouvertes, le seront à Namur et Tournai. Un appel a été lancé pour les 16 autres places avec une priorité au Hainaut et à Bruxelles (12+16 = 28). Nous examinons les dossiers qui nous sont rentrés pour ces 16 places là. En parallèle, il y avait les moyens chez Rachid Madrane pour ouvrir des CAU, qui a aussi pris une série d’initiatives, notamment du côté de Charleroi. »

Continuer la prévention

Les moyens supplémentaires débloqués ont également permis à Alda Greoli d’adopter diverses mesures dans le cadre de la prévention, qu’elle juge importante, même si parfois méconnue du grand public. C’est notamment le cas des espaces parents dans la séparation, qui pour la ministre « n’apparait peut-être pas comme une mesure phare aux yeux du grand public, mais dans les faits, c’est 5 espaces rencontres jouent un rôle essentiel et je voulais les pérenniser ». Ajoutés à cette mesure, la ministre développe également les lieux de rencontre parents-enfants et a apporté son soutien récent à un projet pilote au CHC de Liège, dans le cadre des équipes en pédiatrie, qui vise au dépistage « pré-précoce » des situations sociales « pour qu’à la limite on puisse intervenir avant même que l’enfant soit « parqué » en hôpital. Ça c’est vraiment quelque chose que j’ai voulu faire en même temps que l’ouverture des lits SASPE ». La ministre prévient toutefois « qu’il ne s’agit pas de normer un projet comme s’il allait devenir le projet de référence. Mais cette dynamique de prévention précoce, je la trouve vraiment intéressante. »

Voir plus loin : une réflexion sur les formations initiales

La ministre souhaiterait, pour le futur, se pencher sur la question des formations initiales des professionnels du terrain, qu’elle juge importante. En accord avec l’évolution de la société actuelle, la transmission de la connaissance et des valeurs familiales, Alda Greoli pense qu’il serait utile d’entamer une réflexion sur le sujet. Comme elle l’explique, « dans le cadre de la réforme MILAC, en ce qui concerne la formation des puéricultrices, les questions importantes sont de savoir comment elles peuvent mieux faire du soutien à la parentalité, une fois que les familles sont rentrées, en particulier dans les milieux plus fragiles. Je trouve ça hyper intéressant ; la réflexion générale à avoir sur le retour au domicile après la maternité doit prendre place. Est-ce qu’il faut ajouter un certain nombre de décodage sociaux, de sensibilités, etc. ? »

Et de conclure : « Dans la prise en compte de l’évolution des familles, la manière de transmettre le savoir maternel n’est plus du tout la même aujourd’hui ; surtout dans des familles fragilisées ou dans des familles où parfois la grand-maman travaille toujours. Le transfert de la connaissance maternelle ne se fait plus de la même manière. Ce qui veut dire que les professionnelles jouent plus qu’hier un rôle important dans l’accompagnement et l’encadrement. Or, je ne suis pas sûre que la formation des professionnels ait évolué en parallèle de l’évolution de la transmission, par exemple. Et je trouve que ce sont des questions qu’il n’est pas idiot de se poser. »

Une deuxième année qui s’annonce donc toujours aussi chargée, pour la ministre de l’enfance et de la culture...

La rédaction

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