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Les ASBL face au Covid : "Mettre les chiens sur pause ? Impossible"

24/11/20
Les ASBL face au Covid:

Manque de financement, public restreint, communication et convivialité mises à mal... Le coronavirus ne facilite pas la vie des ASBL. Entre les mesures et les protocoles, les associations s’adaptent non sans parfois une dose d’originalité pour poursuivre leurs activités. Nouvelle ASBL à être interviewée dans le cadre de la série “Les ASBL face au Covid” : Os’mose, association de chiens d’assistance pour les personnes fragilisées. [Un article de MonASBL.be]

Depuis 10 ans, Os’mose forme des chiens d’assistance pour aider les personnes fragilisées, par un accident ou par une maladie, dans leur autonomie. En étant l’une des neuf associations belges actives dans ce domaine, Os’mose a toujours eu l’habitude de se débrouiller et n’est presque pas subsidiée. Malgré la crise sanitaire, Vanessa Wey, directrice de l’ASBL, continue de jongler entre la recherche de bénévoles, l’organisation d’évènements et chasse aux fonds privés pour continuer d’avancer.

“Des petites lacunes peuvent avoir de grandes conséquences”

MonASBL : Comment la crise impacte-t-elle Os’mose ?

Vanessa Wey : La crise nous impacte d’abord sur le terrain. Le premier confinement a été très dur pour nous. Les chiens ont pris beaucoup de retard dans leur formation. On ne peut pas arrêter comme ça, on ne peut pas mettre des chiens sur pause. Le premier confinement était assez strict, on ne pouvait donc plus voir nos chiens en formation. Ils ont pris beaucoup de retard. Des petites lacunes peuvent avoir de grandes conséquences sur ces chiens qui ont des destinées particulières : ce ne sont pas des chiens de famille mais des chiens de travail. À l’heure actuelle, je ne sais pas encore si on pourra récupérer les chiens que l’on n’a pas pu suivre...

MonASBL : Un suivi à distance ne remplace pas un travail de terrain...

Vanessa Wey : Effectivement, ce n’est pas la même chose. Chez Os’mose, les familles d’accueil forment un chien de A à Z. Notre équipe les accompagne en leur rendant visite deux à trois fois par semaine. Ce n’est qu’en les voyant en direct qu’on peut expliquer et modifier les comportements. Dans cette situation, le principal problème était que les chiens restaient à la maison. Ils ne voyaient plus de nouvelles choses. D’habitude, on travaille beaucoup dans les magasins, dans la foule... On s’est donc adapté à distance, en donnant des objectifs. Au lieu de travailler dehors, on donnait des exercices à la maison en prévision de quand ils pourraient sortir. Mais malgré tout, les chiens ont pris un grand retard. Il faut beaucoup de temps pour le récupérer...

MonASBL : Que se passera-t-il si les chiens ne rattrapent pas leur retard ?

Vanessa Wey : Ils seront réformés. Ils ne pourront pas travailler avec quelqu’un. Ils resteront peut-être avec la famille d’accueil. Le problème est qu’on aura investi du temps et de l’argent. Mais c’est surtout dommage s’ils ne peuvent pas arriver au bout de leur formation pour un manque ponctuel...

MonASBL : Ça n’a pas dû être facile pour les futurs bénéficiaires des chiens également...

Vanessa Wey : Pour certains, la procédure a été accélérée. On avait prévu de placer quelques chiens pendant le mois d’avril. Quand on a vu qu’il y allait avoir un confinement, on a placé directement certains chiens chez ces personnes. Cependant, on n’a pas pu travailler avec eux. Pour d’autres bénéficiaires, les chiens n’étaient pas assez formés. On doit donc attendre. Et avec le retard, on doit attendre encore plus. Mais les bénéficiaires savent que leur chien arrivera. Simplement, ce sera plus tard que ce qui était initialement prévu...

MonASBL : Cette fois, avec ce deuxième confinement, pouvez-vous encore voir les chiens ?

Vanessa Wey : Oui, cette fois-ci on ne s’est pas arrêté. On continue de voir du monde mais en faisant très attention étant donné qu’on travaille avec des populations fragilisées. On reste loin, on porte le masque et on a du gel.

Boutique en ligne, crowdfunding : adapter le “plan catastrophe”

MonASBL : La crise impacte aussi de nombreuses ASBL financièrement...

Vanessa Wey : Normalement, chez Os’mose, on a toujours un “plan catastrophe” de prévu en cas de non rentrées financières extérieures.

... Lire la suite de l’article sur le site de MonASBL.be



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