Les PIIS n'épargneront personne

Dès le 1er novembre, les Projets Individualisés d’Intégration Sociale deviennent obligatoires pour tous. Le secteur grince des dents.
C’est une des réformes qui a fait beaucoup parler d’elle : en avril dernier, le ministre de l’Intégration sociale, Willy Borsus, décide de rendre les PIIS ou Projet Individualisé d’Intégration Sociale obligatoires pour tout nouveau bénéficiaire du RIS. Avant, ils n’étaient conclus qu’avec les jeunes de moins de 25 ans. L’objectif ? Responsabiliser. Le secteur se soulève et les CPAS adressent une lettre au ministre en vue de réglementer correctement la mesure. Petit récapitulatif.
Concrètement, qu’est-ce qui va changer ?
Selon une estimation relayée par le cabinet de l’Intégration sociale, on attend 38 910 nouveaux dossiers pour 2017, tous soumis au fameux PIIS, donc. Le ministre argumente : « Il s’agit de guider et d’accompagner des personnes souvent fragilisées, bien évidemment pas de les sanctionner ». On peut également lire sur le site du ministre que « le but de la réforme est très clairement de soutenir l’intégration sociale et l’insertion professionnelle des bénéficiaires d’un RIS, mais aussi de les responsabiliser. »
Le service à la communauté
Parmi les accompagnements et la guidance qu’impliquent un PIIS, un est pointé du doigt. Il s’agit du service à la communauté, qui selon le cabinet de l’Intégration sociale a pour but « d’une part, de contribuer au trajet de développement personnel du bénéficiaire et d’autre part, de lui permettre de contribuer à la vie en société ». Ce service, normalement facultatif, deviendra obligatoire une fois qu’il aura été accepté par le nouvel arrivant au CPAS. Des sanctions sont prévues en cas de non-respect (de 1 à 3 mois de suspension de RIS). Beaucoup considèrent cette mesure comme dégradante et inutile pour une personne déjà fragilisée par sa situation.
L’étude de la discorde
Des chercheurs de l’Université de Saint-Louis et de la Kerel de Grote Hogeschool ont été commandités par le cabinet du ministre pour réaliser une étude concrète sur l’application du Projet Individualisé d’Intégration Sociale. Cependant, dès le départ, l’interprétation de l’étude par le ministre et son cabinet a été remise en cause non seulement par les travailleurs, les citoyens, mais également par les trois fédérations de CPAS que compte la Belgique.
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