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Secteur des soins de santé en crise : un soignant sur 4 envisage de quitter la profession

27/06/24
Secteur des soins de santé en crise : un soignant sur 4 envisage de quitter la profession

Le secteur des soins de santé est en crise : un soignant sur quatre envisage de quitter la profession. Une étude de l’Institut pour l’égalité des femmes et des hommes et de la Mutualité Chrétienne révèle les conditions de travail difficiles et les violences subies par un personnel majoritairement féminin. La perte de sens et la difficulté de concilier vie professionnelle et privée exacerbent cette situation, menaçant la qualité des soins et l’avenir du secteur.

L’Institut pour l’égalité des femmes et des hommes et la Mutualité Chrétienne présentent les résultats de leur étude consacrée aux causes et aux enjeux de la pénurie de personnel dans le secteur des soins de santé, peut-on lire sur le site internet de l’Institut pour l’égalité des femmes et des hommes.

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Une enquête menée auprès de 1200 infirmier·e·s et aides-soignant·e·s

Elle met en lumière les conditions de travail et les difficultés d’un secteur fortement féminisé et explore les répercussions de cette situation sur les femmes dans l’ensemble de la société. L’enquête, menée auprès de 1200 infirmier·e·s et aides-soignant·e·s, pointe les raisons qui poussent les travailleur·euse·s à quitter le secteur.

La perte de sens, les violences au travail et la difficulté de concilier vie privée et professionnelle sont les plus souvent évoquées. Cette pénurie a d’ores et déjà des conséquences directes : on estime entre 2000 et 3000 lits fermés sur l’ensemble des hôpitaux du pays faute de personnel infirmier.

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L’étude révèle le déséquilibre entre le manque de personnel infirmier et aide-soignant travaillant dans le secteur des soins de santé d’une part, et la demande croissante de soins de l’autre.

28% des répondant·e·s envisage de quitter leur emploi, 26% envisage même de quitter la profession

Entre vieillissement de la population et maladies chroniques en hausse, les projections présagent d’une augmentation de la demande de soins. Des solutions visant à former et recruter davantage tentent de pallier la raréfaction du personnel. Cependant, la rétention des travailleur·euse·s est elle aussi un véritable défi. Aujourd’hui 28% des répondant·e·s envisage de quitter leur emploi, 26% envisage même de quitter la profession.

Dans l’étude de l’Institut pour l’égalité des femmes et des hommes et de la Mutualité Chrétienne, les infirmier·ères et aides-soignant·e·s ont évoqué les causes de l’insatisfaction au travail, de l’épuisement émotionnel, et des intentions de quitter l’emploi ou la profession.

Dans les métiers du care, les emplois sont occupés à 86% par des femmes

76% des répondant·e·s estiment que l’augmentation de la charge de travail les conduit à ne pas pouvoir réaliser certains actes, notamment les actes relationnels. En cause, la complexification des soins et la multiplication de tâches non-infirmières et administratives. Cette impossibilité augmente l’insatisfaction au travail et la perte de sens qui sont essentiels dans la rétention du personnel. Nombre de soignant·e·s évoquent aussi des situations de violences - entre collègues mais aussi de la part des bénéficiaires eux-mêmes. Les équipes incomplètes et le manque de temps accordé au travail d’équipe et à la concertation entre collègues est aussi fortement préjudiciable.

"Dans les métiers du care, les emplois sont occupés à 86% par des femmes. Les conditions de travail éprouvantes, peu propices à la conciliation entre vie privée et professionnelle, s’additionnent aux conséquences d’une répartition inégales de tâches domestiques et du soin à la famille, qui continuent d’incomber majoritairement aux femmes. Cette conciliation quasi-impossible pousse les travailleuses, soit à réduire leur temps de travail, avec des conséquences évidentes sur leur carrière et leur droits à la pension, soit à quitter purement et simplement le métier. C’est donc un enjeu majeur dans la rétention du personnel, d’autant plus chez la jeune génération.", déclare Michel Pasteel, directeur de l’Institut pour l’égalité des femmes et des hommes

L’étude montre également l’impact sociétal plus large que l’installation de cette pénurie laisse présager, et tout particulièrement sur les femmes, qui sont encore bien souvent en charge des soins non rémunérés. L’étude se termine par des recommandations concrètes dans l’objectif d’améliorer les conditions de travail de ces professionnel·le·s dont les missions essentielles à notre société sont en péril.



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