Qui sont les aidants proches ?

Dans nos sociétés vieillissantes, le support apporté par les aidants proches est indéniable et précieux. Mais qui sont ces « oubliés » du système, pourtant si indispensables ?
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L’aidant proche est une personne (famille, voisin ou ami) qui consacre une partie de son temps à aider quelqu’un qui a besoin de soutien. On compterait quelque 860 000 aidants proches en Belgique, majoritairement des femmes, qui se consacrent à un proche malade ou dépendant. Les malades très dépendants représenteraient près de 4% de la population. Un chiffre en augmentation, à cause du vieillissement de nos sociétés. Pourtant ces aides précieuses ne bénéficient d’aucun statut juridique, ni reconnaissance, malgré la lourdeur des charges et sacrifices accomplis.
Une définition, mais quid des droits ?
Si l’on voulait donner des visages aux aidants-proches, ce serait cette maman qui s’occupe de son enfant handicapé à temps plein. Ce serait aussi cette femme qui apporte un soutien quotidien à ses parents malades. En 2014, un premier pas a néanmoins été franchi, avec une définition officielle inscrite dans une loi publiée au Moniteur belge en juin 2014. L’aidant-proche proche étant défini comme la personne qui apporte une aide et un soutien continu et régulier à la personne aidée. Elle doit être majeure ou mineure émancipée, être une personne ayant développé une relation de confiance et de proximité avec la personne aidée. L’aidant proche doit exercer le soutien et l’aide à titre non professionnel, d’une manière gratuite et avec le concours d’au moins un intervenant professionnel. Une première reconnaissance que les associations espèrent n’être qu’une étape vers la reconnaissance de droits pour les aidants.
Palier le manque de structures
Selon les chiffres de l’Institut de Santé Publique, ces personnes rempliraient des tâches équivalentes à 150 000 emplois à temps plein ! Il s’agirait surtout de femmes (70 à 80%), âgées de 55 à 64 ans. Pourtant, elles n’entrent dans aucun circuit économique, ne sont pas reconnues et prennent des risques physiques (soulever un malade tous les jours a des répercutions) et psychologiques (sentiment de solitude, de lourdeur de la prise en charge, difficulté à maintenir une vie sociale), parfois financier (assister quelqu’un a un coût). Ces chiffres mettent aussi en exergue les lacunes dans l’offre de services publics d’accueil pour les catégories de personnes dont s’occupent les aidants-proches. L’enjeu sociétale est donc assez colossal !
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