Tout connaître sur le métier d'éducateur
Profession multiforme au croisement des compétences sociales, psychologiques, pédagogiques, médicales, culturelles et juridiques, le métier d’éducateur se retrouve dans de nombreuses structures d’action. Focus sur un métier pas comme les autres.
Si l’identité professionnelle de l’éducateur a longtemps navigué dans le flou - sans bénéficier d’aucune reconnaissance sociale, ni de cadres juridique et législatif bien définis - les multiples revendications du secteur pour un statut professionnel ont fini par émerger sur une loi : la loi sur le statut de l’éducateur spécialisé votée le 29 avril 1994 et parue au Moniteur belge le 20 avril 1996.
– Educateur spécialisé... oui, mais spécialisé en quoi ?
– Etat des lieux sur le titre non protégé de la profession d’éducateur spécialisé
– Stages (trop) courts pour les futurs agents d’éducation
L’éducateur, ce travailleur social mandaté par la société
Selon la définition reprise dans la loi, l’éducateur accompagnateur spécialisé est « la personne qui favorise par la mise en œuvre de méthodes et de techniques spécifiques, le développement personnel, la maturation sociale et l’autonomie des personnes qu’il accompagne ou éduque, exerçant sa profession soit au sein d’un établissement ou d’un service, soit dans le cadre de vie habituel des personnes concernées. »
Le métier d’éducateur, quels que soient les types d’approches, les paradigmes éducatifs, les publics et les problématiques rencontrées, se pratique dans un collectif de travail. Un service d’hébergement pour personne handicapée, une école, une maison des jeunes, une crèche, un service d’action en milieu ouvert, une entreprise de travail adapté, sont des structures reconnues qui occupent une place bien particulière dans le champ de l’action socio-éducative et culturelle. « Et l’on n’est pas éducateur dans une école comme on peut l’être avec des adultes déficients mentaux ou des jeunes délinquants ; on ne travaille pas de la même façon en milieu ouvert, en service ambulatoire ou en maison d’hébergement », souligne Bernard De Backer pour les « Carnets de l’éducateur ».
Les contours du métier d’éducateur définis par des lois
Une série de dispositions légales encadrent la relation éducative. On citera notamment la déclaration des droits de l’homme ainsi que celle des droits de l’enfant mais aussi la loi sur l’assistance à personne en danger.
D’autres dispositions légales telles que le secret professionnel relevant du code pénal ou encore la responsabilité civile relevant du code civil sont également d’application.
Éducateur, un travail relationnel par excellence
Éducatrice dans une structure pour Mena (Mineur Étranger Non Accompagné), madame Hristova se confie aux « Carnets de l’éducateur » : « En tant que travailleur social avec des étrangers, il faut se mettre dans le contexte du pays. Si au pays, le jeune se confie à sa mère, à sa sœur, à sa tante ; dans sa solitude, ici, il doit me parler à moi, l’éducateur. Il faut accepter d’être sa mère, sa tante, sa sœur à un moment donné pour donner la possibilité au jeune de s’exprimer. Par après, c’est à moi de trouver la distance qu’il faut pour travailler, et savoir vers qui l’orienter. »
Comme le fait remarquer le site web « Carnets de l’éducateur », de toutes les professions dites sociales, celle de l’éducateur est peut-être la plus en « prise directe » avec les dysfonctionnements individuels et collectifs, celle dont la mission essentielle est de créer et/ou de maintenir des liens entre et avec ceux qui se retrouvent en difficulté, en voie de désappropriation de leur existence individuelle et sociale.
Éducateur, entre observation et socialisation
Le métier d’éducateur requiert également de fines compétences d’observateur. C’est de cette manière que le référent éducatif avancera dans sa compréhension de la situation. Il pourra ensuite développer des hypothèses de travail, poser un « diagnostic éducatif » qui lui permettra de choisir les moyens appropriés pour son action au quotidien.
Au travers d’un repas, par exemple, l’éducateur peut travailler les notions de repères (places à table), d’attente (commencer à manger lorsque tout le monde est servi), de respect des limites (ne pas sortir de table à tout moment), de passage par l’adulte (demander pour être resservi), de communication (échanges avec les autres personnes), de socialisation (manger « proprement »), d’habilités motrices (utiliser ses couverts), de construction d’un projet (que faire après le repas ?), de travail familial (« comment va ton papa ? »), du collectif (mettre la table).
Un contrat pour ficeler l’engagement
De plus en plus de services actifs dans l’éducation travaillent par contrat. Le contrat permet de formaliser des engagements réciproques. En France, c’est devenu un outil à la mode dans de nombreux secteurs éducatifs... Il n’est pas impossible qu’en Belgique, nous suivions le même chemin d’ici peu...
Delphine Hotua
Commentaires - 1 message
Ajouter un commentaire à l'article