France et Wallonie collaborent pour une meilleure prise en charge du handicap
Il y a un peu moins d’un an, le journal Libération dénonçait d’importants manquements dans l’accueil de personnes handicapées de nationalité française en Belgique. En toile de fond de ces critiques : le business juteux du handicap. Qu’en est-il 10 mois plus tard ?
– Quelques 6.500 expats français handicapés en Belgique
– Financement de l’enseignement spécialisé : les Français bientôt mis à contribution ?
Depuis ces événements (lire notre article sur le scandale des handicapés), le service audit et contrôle de l’Awiph, l’Agence wallonne pour l’intégration des personnes handicapées, a formalisé les engagements prévus dans l’accord-cadre signé par les autorités françaises et wallonnes en décembre 2011 et entré en vigueur en mars 2014.
Une coopération transfrontalière renforcée
Cet accord de coopération entre la France et la Wallonie a mis en place un programme d’inspections conjointes des structures d’accueil pour l’année 2015. Cependant, comme le relève l’observatoire franco-belge de la santé, relayé par le journal En Marche, le défi d’une telle collaboration sera de fixer des exigences et critères de qualité communs, car les points de vue ne sont pas toujours identiques. « Certains, du côté français, sont davantage préoccupés par les aspects médicaux et hygiénistes de la prise en charge que les Wallons, quant à eux, particulièrement attentifs au projet pédagogique et aux activités qui favorisent l’inclusion sociale. »
Hormis cet accord transfrontalier, les structures d’accueil font l’objet de contrôles systématiques, au minimum tous les 3 ans. Comme l’explique Virginia Li Puma, responsable presse pour l’Awiph : « à ces contrôles réguliers, il faut aussi ajouter les interventions ponctuelles de nos services d’inspection, chaque fois que des informations préoccupantes sont portées à notre connaissance. En cas de plaintes, ces structures font en outre l’objet d’un suivi particulier afin de s’assurer que lorsque des améliorations sont attendues, elles sont effectivement mises en œuvre. »
Un nouveau règlement pour la prise en charge
Par ailleurs, l’administration du cabinet Prévot, le ministre wallon de la Santé et de l’Action sociale, travaille actuellement à la rédaction d’un nouveau texte réglementaire pour les services fonctionnant sous le couvert de l’autorisation de prise en charge. Pour ce faire, un groupe de travail sera créé. Il réunira des représentants des fédérations patronales, des organisations syndicales, des associations de parents et d’usagers, mais aussi du Centre pour l’Égalité des Chances et de l’Administration.
« L’idée est ici de renforcer les normes qualitatives. Plusieurs thèmes seront abordés comme par exemple le projet pédagogique développé par les structures - qui pour l’heure n’est pas une obligation réglementaire - ainsi que les qualifications du personnel, les plans de formations, les conseils des usagers, etc. » indique Chantal Senepart, conseiller de la cellule personnes handicapées au cabinet Prévot.
Accroître la qualité des services
Le comité ainsi créé fera également le point sur les modalités du protocole d’accord (échéancier par rapport à la réécriture des conventions, premiers échos sur la praticabilité des inspections conjointes,...). Une première réunion est planifié le 3 avril dans l’optique de préciser l’état d’avancement des réflexions.
Au final, ces échanges entre les deux communautés francophones devront aboutir sur des propositions concrètes d’améliorations, visant l’intégration de la personne handicapée - qu’elle soit belge ou française - dans la société, de la manière la plus inclusive possible.
Delphine Hotua
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