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Le psychologue et le médecin traitant, un duo particulier

01/09/17
Le psychologue et le médecin traitant, un duo particulier

Bon nombre de psychologues travaillant en privé collaborent étroitement avec les médecins traitants. En institution hospitalière, ce genre de liaison est également courante. Pourquoi, comment ?

Souvent en manque de temps, parfois inconfortables pour traiter le versant psychique de la souffrance, bon nombre de médecins traitants réfèrent leurs patients à un psychologue. La collaboration est heureuse car le médecin, bénéficiant généralement de la confiance de son patient, peut ainsi entendre l’ébauche d’une demande et conseiller de ce fait un thérapeute adéquat pour une prise en charge psychologique souvent opportune.

Docteur, je souffre !

Le cabinet du médecin traitant est ainsi l’endroit par excellence où peut se dire l’insupportable, la souffrance, la perte de joie de vivre, les difficultés relationnelles, les troubles du sommeil ou de l’appétit, bref toute une symptomatologie qui se dépose en vrac lors des consultations somatiques. Le « Docteur » sera toujours celui qui sait et donc l’interlocuteur privilégié pour adresser ces plaintes. A lui de les repérer et de les transférer chez un praticien qui peut les prendre pleinement en charge.

Médecin cherche collaborateur

Les médecins aiment connaître personnellement les psychologues avec qui ils collaborent. Ce qui est légitime. De plus, nos compétences particulières ne sont pas toujours bien cernées par eux. A nous donc de les rencontrer, de leur expliquer brièvement la teneur de notre travail et de leur indiquer nos orientations thérapeutiques. Au fil du temps, la collaboration pourra s’affiner et offrir ainsi aux patients une multidisciplinarité cohérente et fructueuse.

Et pour le psychologue ?

Il n’est bien sûr pas possible d’obliger un patient à consulter un psychologue. Cette démarche doit être portée par une demande a minima. Mais le médecin, recevant les diverses plaintes de sa patientèle, pourra néanmoins suggérer la mise en place d’un soutien psychologique. Ensuite, il appartiendra au psychologue de permettre la transformation de cette plainte en demande et de la déplier au fil des séances. Ceci, bien entendu, dans une collaboration où le psychologue peut expliquer et défendre son cadre et ses limites, en toute transparence.

La confiance avant tout

Chaque partenaire va donc définir l’étendue de sa collaboration et la manière de la mettre en œuvre. De même, les échanges éventuels seront organisés selon les besoins et les possibilités de chacun. Cette façon de travailler ensemble va se construire peu à peu, de patient en patient, afin de bâtir une collaboration sur mesure qui convient aux deux protagonistes et à leur manière de travailler. Des ajustements seront toujours nécessaires pour assurer une interdisciplinarité de qualité.

Quid du patient ?

Il va de soi que l’obtention du consentement éclairé du patient sera absolument requise pour toute liaison médecin-psychologue. L’importance de ces contacts ponctuels et des bénéfices qui en découlent pour le patient seront ainsi explicités scrupuleusement au patient. En effet, en lui présentant clairement l’importance de cette collaboration, en précisant strictement ce qui sera partagé, nous pourrons tisser une relation de confiance tant avec le médecin de famille qu’avec le patient qu’il nous a adressé.

Un avenir collaboratif

Encourager la collaboration médecin-psychologue, c’est à la fois offrir aux patients une prise en charge de qualité et permettre à chacune des deux disciplines d’œuvrer dans de meilleures conditions. Il y a donc tout à gagner. A condition que cette collaboration s’inscrive dans la confiance, le respect mutuel, le souci de communiquer, et la prise en compte des compétences et des façons de travailler de chacun. Elle sera ainsi bâtie sur mesure et respectera tous les protagonistes.

DB, psychologue clinicienne

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