Trop peu d'espaces CANTOU en Belgique !

Les maisons de repos belges n’aménagent pas assez d’espaces accordés aux personnes Í¢gées atteintes de démence sévère qui nécessitent une prise en charge constante des professionnels de la santé.
Les professionnels de la santé (aide-soignante, infirmière, ergothérapeute, kinésithérapeute...) qui travaillent dans des maisons de repos (MR) belges – où les personnes âgées démentes côtoient celles non démentes – se retrouvent trop souvent sans ressources face à des crises d’agressivité causées par la dégradation de la santé mentale des personnes âgées. Le temps, la patience et les outils adaptés sont en manque dans un établissement où le travail du personnel s’enchaîne après chaque tâche effectuée. L’espace CANTOU a été créé pour répondre à ces difficultés. Malheureusement, il n’est pas systématiquement installé.
Pourquoi un aménagement tardif ?
De nombreuses démarches administratives sont la cause d’un si petit nombre d’espaces CANTOU en Belgique, ainsi que l’économie à dépenser pour l’aménagement. Sans oublier la mise en place d’un projet fiable, d’un environnement clos et du personnel supplémentaire. Une fois l’aménagement terminé et les lieux occupés, la paperasse reste présente afin de maintenir les subsides. En accompagnement par exemple, chaque activité se doit d’être encodée sous une fiche explicative et détaillée. Il en va de même pour la moindre sortie extérieure organisée car le budget est limité. L’économie, l’administratif, le personnel supplémentaire et l’espace : des contraintes qui peuvent repousser un projet CANTOU.
Une longévité sans cesse repoussée
Selon le site du SPF Economie, des chiffres calculés par la Direction générale Statistique, les personnes âgées – 65 ans et plus – représentaient presque un cinquième de la population en 2016, soit plus de 2 millions d’individus ! Mais la santé physique et mentale se dégrade face à la vieillesse avancée. Les deux types de démences les plus répandus sont la maladie d’Alzheimer et la sénilité. Leur prise en charge est lourde au sein des maisons de repos. Les professionnels de la santé accomplissent le meilleur du possible dans leur travail. Mais face à la surpopulation des personnes âgées et aux nombreuses pathologies différentes dans les MR, l’encadrement ne respecte plus le relationnel. Il développe malencontreusement le stress et le repli sur soi des personnes âgées démentes. Leur état d’agressivité n’est pas toujours sans conséquence. La violence physique s’installe et leur première cible est régulièrement les professionnels qui les encadrent.
Le CANTOU, le foyer de la maison
L’objectif d’un CANTOU est de créer une sphère, une sorte de « cocon », un espace plus « familial » et moins médical pour les personnes âgées désorientées. Les unités CANTOU apportent de nombreux bénéfices : sécurité, individualisation et considération, empathie, soins individuels, liberté de mouvements... Sans oublier l’emploi pour les professionnels de la santé. Chaque espace ne peut accueillir que quinze personnes désorientées. Cela permet la création d’une petite famille et d’un encadrement plus personnalisé où les professionnels de la santé deviennent des membres de cette famille. Ils sont tutoyés et appelés par leur prénom.. Le relationnel retrouve sa place et l’agressivité des personnes âgées démentes est fortement diminuée car canalisée. Les espaces CANTOU ne sont pas systématiquement inclus dans chaque MR accueillant des personnes démentes et non démentes. Pourtant, elles en ont bien besoin.
L’Educ touche-à-tout
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