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Mineurs en Service d'Accrochage Scolaire (SAS), quelles alternatives à l'école ?

29/03/17
Mineurs en Service d'Accrochage Scolaire (SAS), quelles alternatives à l'école ?

Il existe une dizaine de Service d’Accrochage Scolaire (SAS) qui proposent un accompagnement quotidien pour des élèves du secondaire en décrochage scolaire. Pour certains mineurs, quand l’accompagnement s’arrête, l’école n’est toujours pas une option et les formations pour adultes pas encore accessibles. Pour les travailleurs, il existe peu de possibilités de réorientation.

Depuis 93, les SAS proposent un accompagnement collectif et individuel pour des élèves du secondaire en décrochage scolaire. L’accompagnement se fait à la place des heures de cours, selon un cadre légalqui permet aux mineurs inscrits de satisfaire à l’obligation scolaire. Néanmoins, les SAS ne peuvent accueillir les jeunes que durant une durée limitée et dans certains cas, le retour à l’école n’est envisagé ni par l’élève ni par les travailleurs. Dans ce dernier cas de figure, si le jeune est encore mineur et donc soumis à l’obligation scolaire, les difficultés commencent. Pour les moins de 18 ans, les alternatives à l’école sont quasi inexistantes en dehors de l’aide contrainte ou de dérogations exceptionnelles.

Le cas de figure problématique

Dans la plupart des cas, lorsque l’accompagnement prend fin, les jeunes retournent à l’école ou entament un projet de formation pour adultes. Quand il s’agit de mineurs, la scolarité est une obligation et les services de formation pour adultes ne peuvent pas les inscrire. Dans ce cas, un retour en cours est bien souvent voué à l’échec. Pour les travailleurs, l’enjeu est de trouver un projet qui conviendra au jeune tout en lui permettant de satisfaire à l’obligation scolaire.

Quelques alternatives possibles

Il existe des séjours de rupture qui offrent aux mineurs de nombreuses possibilités de (re)construction personnelle et de mise en projet. Cependant, ces séjours s’adressent à des profils bien particuliers, dont le besoin de rupture avec le milieu de vie est jugé nécessaire pour un retour au bien-être et à la remise en action. Une autre alternative sont des projets comme l’ACV (Année Citoyenne Verviers) ou Solidarcité, dont les places sont limitées. Enfin, il existe des projets ponctuels, localisés et/ou méconnus. Ces projets sont souvent mis en place par des AMO (Aide en Milieu Ouvert) qui ont plus de possibilités en termes de statut pour les moins de 18 ans.

Offre et places insuffisantes

Les projets qui offrent aux jeunes des perspectives d’avenir, tout en leur permettant de satisfaire à l’obligation scolaire, ont des places limitées. C’est lié à un besoin qualitatif et à la volonté d’offrir un accompagnement personnalisé et de qualité. Il n’est pas possible, surtout avec les moyens disponibles, d’accueillir et d’accompagner tous les jeunes qui en ont besoin. Pour ce qui est de l’offre, nous en revenons éternellement à la question des moyens financiers, insuffisants pour généraliser et multiplier les projets novateurs ou ayant fait leurs preuves.

Un manque de visibilité ...

Une série de projets qui permettent d’offrir des alternatives à l’obligation scolaire sont simplement méconnus. Ce sont les travailleurs (demandeurs ou offrants) qui doivent prospecter et donc sacrifier une partie de leur temps de travail à cela. Sauf que la plupart des travailleurs ont « le nez dans le guidon » et lorsqu’ils relèvent la tête, la prospection n’est que rarement la première des priorités. Les Centres d’Information Jeunesse (CIJ) font de l’information des jeunes et sont donc aussi une ressource utilisable. Néanmoins, ils s’adressent aux jeunes mineurs ou majeurs et pas directement aux travailleurs.

... lié à une absence de politique globale

De nombreuses ASBL d’information des jeunes considèrent, à raison, que leur mission passe aussi par l’information aux travailleurs du secteur. Cependant, ce n’est pas dans une optique de mise en réseau et ce n’est pas l’objet principal de ces associations. Il faudrait mettre en place une politique globale de mise en réseau des associations et des travailleurs. Il est pertinent de mettre des moyens pour faire du lien entre les associations et créer une cohérence dans l’offre associative. Cela permettrait de soulager les travailleurs qui prospectent et surtout d’offrir un service d’orientation adéquat. Cela permettrait aussi de créer un cadre déontologique, voire légal et de rendre possible des relais parfois compliqués, comme cela peut-être le cas pour les AMO (Aide en Milieu Ouvert) ou les Maisons de Jeunes.

Une question de statut et de reconnaissance

Une autre possibilité serait la création de statuts mieux adaptés. En effet, certaines associations pourraient tout à fait intégrer des mineurs dans leurs activités/projets. Que ce soient dans le cadre de formations pour adultes et de projets collectifs, de nombreuses ASBL proposent un cadre pédagogique permettant l’acquisition de compétences techniques et/ou transversales. Malheureusement, il n’est pas possible pour ces organismes d’accueillir des mineurs sans les mettre, ou se mettre, dans l’illégalité. Il faut donc repenser le statut des mineurs déscolarisés et créer une reconnaissance des ASBL proposant de la mise en projet, des perspectives d’avenir et du développement personnel.

CARTERON Perceval. Éducateur.

Solidarcité : http://www.reseau-solidarcite.be/

l’Année Citoyenne Verviers : http://www.anneecitoyenneverviers.be/

Centres d’Informations des Jeunes (CIJ) : http://www.servicejeunesse.cfwb.be/index.php?id=cj

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