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Réforme de la psychothérapie : la chasse aux charlatans est ouverte

11/12/13
Réforme de la psychothérapie : la chasse aux charlatans est ouverte

Un projet de réforme de la ministre de la Santé publique Laurette Onkelinx vise à clarifier le champ de la psychothérapie. Cette réforme, nécessaire pour le patient, est le fruit de discussions longues et houleuses.

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Qui veut bénéficier d’un soutien psychologique en Belgique - et ils sont nombreux - prend le risque de perdre la tête. Car le terme « psy » recouvre une multitude de professions, en perpétuelle évolution.

Vers qui peut se tourner le patient ?

Il y a les psychiatres d’abord, qui peuvent prescrire des antidépresseurs (selon l’INAMI, 283 millions d’antidépresseurs ont été consommés dans notre pays en 2012, soit une augmentation de 45 % en huit ans), les psychologues diplômés de psychologie à l’université, les psychanalystes qui pour exercer doivent avoir eux-mêmes suivi une psychanalyse et les psychothérapeutes qui ne doivent pas obtenir de diplôme pour exercer. Actuellement, tout un chacun peut d’ailleurs prétendre au titre de psychothérapeute. Conséquence : des personnes peu compétentes peuvent consulter, avec un risque pour la santé du patient.

Il était donc nécessaire de clarifier les fonctions de chacun. Un chantier qu’a entrepris la Ministre de la Santé Laurette Onkelinx en mai 2013. Mais d’autres avant elle avaient déjà élagué le terrain. Cela fait 15 ans que les acteurs de la santé mentale et les responsables politiques tentent de définir le champ de la psychothérapie en Belgique.

Débats à couteaux tirés

Si les discussions se sont tant éternisées, c’est parce que chacun a voulu défendre son camp. Du côté des psychologues, la volonté était d’éviter que des charlatans ne se faufilent sur le marché. Mais peut-on empêcher un kiné ou un assistant social de pratiquer la psychothérapie après avoir suivi une formation adéquate ? Un diplôme universitaire est-il gage d’un « bon » psychologue ? Et qu’en est-il des psychanalystes, qui peuvent être universitaires... ou artistes ? Autant de questions qui ont agité les débats.
Le 5 novembre, le projet de loi « réglementant les professions de la santé mentale » est déposé. Du côté des psychologues, on se réjouit. En revanche, les psychanalystes craignent pour leur discipline.

La loi devrait rentrer en vigueur au plus tard le 1er septembre 2016.

Manon Legrand



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