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Mémoires/TFE

Efficacité du partage social des émotions en fonction des caractéristiques de l'interlocuteur de la verbalisation:

Impact de la proximité affective et du vécu similaire.


Cette réflexion trouve ses origines dans le champ de la psychologie clinique, et plus particulièrement dans le domaine du partage social des émotions. Elle s’intéresse au fait que, après avoir vécu un événement émotionnel, les personnes vont en parler autour d’eux (Rimé, 1987). Cette réaction ne survient pas exclusivement pour des événements de vie majeurs, mais pour tout événement, du plus anodin au plus spectaculaire, qui introduit chez l’individu une cassure, un bouleversement au niveau de ses croyances de base (Rimé, 1989 ; Rimé, Mesquita, Philippot et Boca, 1991).

Nous pouvons constater qu’une grande partie de la population soutient l’idée que le partage social permettrait une récupération émotionnelle. Autrement dit, beaucoup pensent que « parler fait du bien » (Zech, 2000). Cependant, même si certains travaux soutiennent l’idée que le partage social est générateur de bénéfices, les avantages sur la récupération émotionnelle n’ont encore jamais été scientifiquement reconnus (Rimé, Finkenauer, Luminet, Zech, et Philippot, 1998 ; Zech, 2000).

Ce mémoire se situe dans la continuité des travaux de Nils (2003) sur le partage social des émotions, et en particulier des déterminants interpersonnels de l’efficacité de la communication des épisodes émotionnels. Il est constitué de deux parties. Une partie théorique, dans laquelle nous définissons brièvement le concept d’émotion, le phénomène de partage social ainsi que ses effets potentiels. Nous y proposons un survol de la littérature contemporaine dans les domaines traités ainsi qu’une approche des phénomènes de la proximité affective et du destin similaire. Une deuxième partie empirique comprend deux recherches expérimentales menées en laboratoire. Elles rendent compte de l’efficacité du partage social d’émotions négatives dans une perspective multidimensionnelle et en fonction de caractéristiques de l’interlocuteur de la verbalisation. La première expérience mesure l’impact de la proximité affective (la présence ou non de liens d’intimité entre les protagonistes) sur les dimensions émotionnelles, sociales et sur les bénéfices perçus du partage social des émotions. La seconde expérience estime les effets mesurés du vécu similaire (le fait pour les protagonistes d’avoir vécu ou pas le même événement émotionnel négatif) sur les aspects émotionnel, cognitif, social ainsi que sur les bénéfices perçus du partage social des émotions.

Les résultats obtenus montrent que l’intimité entre les partenaires d’un partage social des émotions semble être un bon prédicteur de la fréquence et de la qualité de l’interaction, ainsi qu’un bon déterminant de la qualité du contenu verbalisé. Elle permet la perception d’une plus grande qualité de la communication, une diminution des émotions négatives et une augmentation des émotions positives. La possibilité d’effectuer du partage social avec une personne ayant un vécu similaire tend en général à diminuer le sentiment d’isolement social ainsi que les affects négatifs, et à augmenter les bénéfices perçus sur le pôle interpersonnel. En augmentant l’accord entre les deux partenaires d’un partage social et en augmentant, du point de vue du participant, la perception de la qualité de l’interprétation de l’expérience émotionnelle, elle semble aussi rendre les avis de l’interlocuteur plus crédibles, donc mieux accueillis. Ceci se vérifie d’autant plus que l’intimité entre les protagonistes est présente.


Auteur

Marc Urbain

Email :
Etudes : Licence en Sciences Psychologiques
Etablissement : Université Catholique de Louvain
2005, 115p.

Thème : Santé
(enregistrement le 07/10/05)

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