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Mémoires/TFE

La construction d’une identité sociale positive chez les « sans-abri »

Etude psychosociale à partir de l’espace de dialogue « Parlons-en » de Charleroi


Abstract
L’enjeu de ce travail est de tenter une mise en lumière des mécanismes favorisant une reconstruction identitaire chez les sans-abri, considérés comme des individus porteurs d’une identité sociale globalement négative. En accord avec la théorie de l’identité sociale, nous supposons que cette revalorisation identitaire pourra passer par des tentatives de redéfinition des caractéristiques groupales, par la comparaison intragroupe et intergroupe, mais également par des tentatives de mobilité sociale vers un groupe porteur d’une identité sociale positive. Nous considérons que ces différentes stratégies seront mises en place dans une dynamique qui ne les exclut pas mutuellement. Afin de mettre en exergue ces mécanismes de valorisation, ainsi que les éléments contextuels qui les potentialisent, nous avons centré nos observations sur les anciens sans-abri participant à des réunions unissant dialogue et projets autour de la problématique du sans-abrisme. Par une méthodologie inductive axée sur un travail de terrain, nous avons élaboré et vérifié la pertinence de l’hypothèse selon laquelle ces individus ayant reconstruit certaines bases identitaires, seraient situés au cœur d’un processus de mobilité sociale. Nous avançons l’idée que ces tentatives de changement de groupe d’appartenance – à un niveau d’abstraction élevé – pourront être facilitées par la création d’appartenances – à un niveau d’abstraction bas – à des associations et à des espaces de dialogues, porteurs d’un projet d’aide sociale. En effet, ces appartenances, impliquant les individus autour d’un projet commun, pourraient fournir un ancrage solide dans la reconstruction d’une identité sociale positive. La personne aurait ainsi accès au renforcement d’une autonomie et d’une image valorisante de lui-même en tant qu’individu – par l’exercice de la responsabilisation, par la reconstruction de liens sociaux sécurisés –, mais aussi en tant que membre d’un groupe d’ « acteurs sociaux » – par un rôle qu’il construit, exerce et énonce au sein du travail social. La reconnaissance et la valorisation de la personne dans cette double dimension, exerceraient également une influence déterminante dans cet accès à une image de soi valorisante. Nous tentons donc de découvrir comment peut se définir, se construire et se renforcer ce rôle, ainsi que de comprendre en quoi sa conception s’insère dans un processus de mobilité sociale. L’ensemble des facteurs favorisant un tel changement de groupe d’appartenance – par leurs effets sur l’identité sociale de l’individu – pourraient donc être considérés comme déterminants dans un processus de réinsertion sociale de personnes désaffiliées, en décalage avec la société dans laquelle elles (sur)vivent.


Auteur

Bruno Rochet

Email :
Etudes : Psychologie (orientation psychologie sociale)
Etablissement : Université Libre de Bruxelles
2005, 155p.

Thème : Affaires sociales
(enregistrement le 11/07/06)

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