Plan grand froid : les centres d’hébergement pour sans-abris privés du soutien fédéral

Chaque hiver, le plan grand froid permet de déployer des centaines de lits supplémentaires pour les sans-abris dans cinq grandes villes du pays. Jusqu’ici financé en partie par le fédéral, ce dispositif reposera désormais uniquement sur les régions et les communes. La ministre de l’Asile et de la Migration, de l’Intégration sociale et de la Politique des grandes villes, Anneleen Van Bossuyt, a confirmé la fin de la contribution fédérale, au nom de la répartition des compétences et de la rigueur budgétaire.
Chaque année, entre novembre et mars, le plan hiver permet d’ouvrir plusieurs centaines de places supplémentaires dans les centres d’hébergement pour sans-abris. Si ce dispositif repose principalement sur le financement régional et communal, l’État fédéral y contribuait jusqu’ici pour environ un tiers, via une enveloppe annuelle de 65.000 euros destinée aux CPAS d’Anvers, Bruxelles, Charleroi, Gand et Liège.
Dès le prochain hiver, l’État fédéral ne participera plus financièrement au dispositif. Le cabinet d’Anneleen Van Bossuyt, ministre de l’Asile et de la Migration ainsi que de l’Intégration sociale et de la Politique des grandes villes, explique cette décision par la nécessité d’une gestion budgétaire rigoureuse et par le respect des compétences attribuées aux différents niveaux de pouvoir. Depuis plusieurs années, l’Inspection des finances souligne d’ailleurs que la responsabilité des dispositifs hivernaux incombe avant tout aux autorités régionales et locales, et non au gouvernement fédéral.
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Anneleen Van Bossuyt tient néanmoins à souligner que la fin de l’intervention fédérale ne remet pas en question la nécessité d’un accueil spécifique durant la saison froide. Selon elle, cette mesure vise surtout à préciser les rôles de chacun et à assurer une utilisation plus durable des moyens financiers. La ministre affirme par ailleurs que le fédéral restera présent pour soutenir les villes et leurs partenaires dans la phase de transition et dans la mise en place de solutions adaptées, afin que personne ne soit laissé sans protection pendant l’hiver.
Une nouvelle qui a fait grincer de nombreuses dents, à commencer par celles des actrices et acteurs de terrain. Par exemple, sur son compte Instagram, l’ASBL DUNE, active dans la réduction des risques liés aux usages de drogues en milieu précaire, a regretté qu’« Aucune solution concrète n’est prévue pour répondre à l’urgence et protéger la population de l’insécurité et l’isolement. L’abandon délibéré des personnes les plus vulnérables aux conditions extrêmes de la rue semble, lui, parfaitement organisé. »
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