Quel avenir pour le financement des ASBL ? MonASBL.be a interrogé Élisabeth Degryse

Face à la pression budgétaire et à la réduction de certains subsides en Fédération Wallonie-Bruxelles, l’inquiétude grandit dans le secteur associatif. Pour éclairer les enjeux, MonASBL.be a rencontré la ministre-présidente Élisabeth Degryse, en charge du budget. Transparence dans l’attribution des subsides, conventions pluriannuelles, simplification administrative : elle esquisse sa feuille de route pour les ASBL, dans un contexte financier plus tendu que jamais.
MonASBL.be : Parmi les pistes évoquées dans la déclaration de politique communautaire, il est notamment question de pérenniser les subsides, en passant d’un financement annuel à des conventions pluriannuelles ou quinquennales. Où en est ce chantier ? Et, surtout, comment seront déterminées les ASBL qui en bénéficieront ? Faut-il s’attendre à une sélection plus stricte, voire à une réduction des enveloppes disponibles ?
Élisabeth Degryse : Aujourd’hui, en Fédération Wallonie-Bruxelles, une partie des subsides est attribuée sur base de décrets, avec des cadres et des critères bien définis. À côté de cela, d’autres subsides passent par des appels à projets. Mais de nombreuses structures s’interrogent : le temps consacré à remplir ces dossiers est-il toujours justifié ? Ne pourrait-on pas envisager d’autres méthodes plus efficaces ?
Il existe aussi ce qu’on appelle les subsides facultatifs : moins encadrés et soumis à moins de contraintes, mais également moins stables et pérennes. Notre analyse a montré que, chaque année, certaines associations introduisaient des demandes pour 20.000, 100.000 voire 150.000 euros, parfois pour un projet ponctuel, parfois pour du fonctionnement structurel. Le constat est clair : entre les subsides décrétaux, soumis à des critères précis et à des contrôles administratifs, et ces subsides facultatifs, beaucoup plus souples, des ASBL d’un même secteur pouvaient se retrouver dans des situations très différentes. À mes yeux, cela place nombre de structures dans une insécurité permanente, obligées de réintroduire sans cesse des dossiers.
MonASBL.be : Votre réaction face à ces constats ?
Élisabeth Degryse : Nous avons posé deux principes. D’abord, comme les autres niveaux de pouvoir, nous devons réaliser des économies. Celles-ci ont déjà été engagées : en 2025, cinq millions d’euros ont été coupés dans le budget des subsides facultatifs.
Ensuite, nous voulons nous attaquer en profondeur au système des subsides facultatifs. L’idée est d’identifier les acteurs qui en dépendent chaque année pour leur fonctionnement et de les intégrer dans des conventions pluriannuelles, par exemple quinquennales, comme prévu dans la DPC. Dans certains cas, nous constatons que ces moyens correspondent en réalité à des dispositifs déjà décrétalisés : dans ce cas, l’objectif est de basculer le budget du facultatif vers le décrétal existant, afin que ces structures bénéficient enfin d’un cadre clair et stable.
>>> Découvrez l’intégralité de l’interview d’Élisabeth Degryse sur le site de MonASBL.be.
Ajouter un commentaire à l'article