Un assistant social tué : « Ce drame nous rappelle l’urgence de soutenir le personnel des CPAS »
Le décès tragique d’un travailleur social à Gand secoue toute une profession. Ce dernier a été mortellement agressé, ce 13 août 2025, lors d’une visite à domicile, un drame qui rappelle la vulnérabilité de ceux qui exercent en première ligne. Dans cette carte blanche, Sébastien Lepoivre, président de la Fédération des CPAS bruxellois, réagit et appelle à un soutien inconditionnel envers celles et ceux qui œuvrent au quotidien auprès des plus fragilisés.
Comment rester indifférent face à ce drame et aux réalités des travailleurs sociaux de première ligne ?!
Il est évidemment nécessaire de préciser d’emblée qu’une enquête est en cours et que les circonstances exactes doivent être confirmées. Il faut rester prudent !
On doit également affirmer que la très grande majorité des entretiens, enquêtes sociales et visites à domicile se passent de manière adéquate et que les personnes faisant appel aux services sociaux ne sont pas agressives. Elles méritent notre respect, notre soutien et ne doivent en aucun cas être criminalisées ou davantage encore marginalisées.
Le drame d’aujourd’hui à Gand met néanmoins une fois de plus en lumière une part non négligeable du travail de contrôle qui est imposé. L’exclusion sociale et les ravageuses conséquences qu’elle génère sur une partie toujours plus importante de la population a des impacts sociologiques nets. L’urgence est réelle. Les souffrances psycho-sociales sont multiples et certains citoyens désemparés perdent pieds.
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Assistants sociaux : un travail dans des conditions tendues voire parfois indignes
Les assistants sociaux sont des personnes de confiance, des guides, des techniciens de haut vol, des éponges émotionnelles. Ils font un travail difficile, de plus en plus complexe et diversifié, très souvent remarquable dans des conditions tendues voire parfois indignes. Ces femmes et ces hommes sont l’interface entre les personnes les plus vulnérables de nos sociétés et les décisions sociales qui ont un impact crucial sur la vie. Ce qu’on a tendance à oublier, c’est que ces travailleurs ne décident pas. Ils instruisent les dossiers, témoignent sous serment de situations objectivées, défendent les interventions adaptées au regard des réglementations et des situations personnelles. Mais ce ne sont pas eux qui tranchent. Ils ne sont pas responsables des éventuels refus, encore moins des changements de politiques sociales, trop souvent influencées par des circonstances budgétaires et des visions « court-termes ».
On ne peut ni se voiler la face ni se rejeter continuellement la balle entre niveaux de pouvoirs. La situation est tendue. Les évolutions et les augmentations de flux au sein des CPAS sont très importants et les réformes à venir, on le sait, risquent une nouvelle fois de déstabiliser un secteur écorché, sous-staffé et qui fonctionne « à l’équilibriste ».
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"Il est temps de miser sur un secteur essentiel et sur des travailleurs de première nécessité"
On le sait que trop bien, la précarité est dévastatrice ! Notre Etat doit en être conscient. Plutôt que de supprimer toute une série de projets de lutte contre les pauvretés, aux résultats positifs largement documentés et qui démontrent leur utilité, il est temps de miser sur un secteur essentiel et sur des travailleurs de première nécessité.
En tant que mandataire communal œuvrant dans un CPAS, mais surtout en tant que citoyen, je présente mes sincères hommages à cet homme et mes sincères condoléances à ses proches et collègues du CPAS de Gand.
Notre soutien doit être total et inconditionnel.
Sébastien Lepoivre
Président de la Fédération des CPAS bruxellois
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