Autisme : des formations à destination des parents et professionnels

Parce que la précocité du diagnostic et la prise en charge constitue la meilleure arme pour lutter contre l’autisme, il est primordial de former les professionnels de la santé et de la petite enfance ainsi que les parents, premiers intervenants dans la vie des personnes en situation de handicap.
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Les formations partent toutes du même constat, à savoir que c’est en outillant et en formant les familles et les professionnels que l’on peut favoriser davantage la bientraitance.
Satisfaire les demandes de formation
Aussi, depuis plusieurs années, le SUSA - Service universitaire spécialisé pour Personnes avec Autisme - et l’APEPA - Association de Parents pour l’Épanouissement des Personnes autistes - organisent des formations spécialisées à l’attention des familles et des professionnels de terrain. Pour ce faire, ils font appel à des spécialistes belges et étrangers.
Cependant, la demande est de plus en plus en forte. Dès lors, le SUSA et l’AWIPH - Agence wallonne pour l’Intégration des Personnes handicapées - se sont associés afin de renforcer leur offre et ainsi aider les jeunes parents à mieux comprendre les comportements de leur enfant. « L’ambition de ces formations est de transmettre des outils et pistes de travail aux parents afin qu’ils puissent les appliquer à domicile », explique Véronique Gousée, responsable du service formations au sein de l’AWIPH.
Des formations de spécialisation gratuites
Par ailleurs, l’AWIPH a développé des formations entièrement gratuites à l’attention des professionnels de ses services agréés et, à concurrence de 75 euros par journée de formation pour les services APC, c’est-à-dire les services avec autorisation de prise en charge.
Une fois le programme de formations établi par la Direction de la Formation continuée de l’AWIPH, les professionnels n’ont qu’à choisir et s’inscrire pour le module de formation de leur choix. « Afin d’aller plus en profondeur et avoir davantage d’impact sur la pratique professionnelle, le prochain catalogue de formations s’étalera sur 3 ans, au lieu d’un an actuellement. Il se concentrera sur 4 thématiques : l’autisme, les troubles du comportement, les cérébrolésions et le polyhandicap », indique Véronique Gousée.
Créer des places supplémentaires dans les services formés
Et alors que Sophie Rucquoy, directrice des services d’accueil et d’hébergement pour adultes à l’AWIPH, insiste sur les efforts à fournir par les professionnels du secteur pour accueillir davantage de profils plus complexes, il paraît clair que ces formations ont pour but d’augmenter le nombre de services formés à l’accueil de personnes souffrant d’autisme et ainsi, accroître la capacité d’accueil et de prise en charge en Wallonie.
Aujourd’hui, selon une estimation de l’AWIPH, 20 % des services d’accueil de jour et d’hébergement sont en mesure d’accueillir de telles personnes.
Notez encore que prochainement, un pôle de formateurs parents/professionnels sera mis en place en collaboration avec le SUSA, un des opérateurs de formation, afin de pouvoir ensuite dispenser des formations en duo auprès du secteur. Par ailleurs, une des intentions du service formations de l’AWIPH est de former, en son sein, une équipe d’auditeurs pédagogiques à l’autisme afin qu’ils aient une expertise en la matière leur permettant de donner des conseils avisés aux équipes qu’ils rencontrent.
S’échanger les bonnes pratiques
Outre des formations, l’AWIPH organise également des conférences ainsi que des ateliers de bonnes pratiques. « Ces ateliers créent des rencontres entre différents services qui échangent sur des thématiques qui les préoccupent, dont l’autisme. 20 demi-jours sont organisés en 2015. Une personne ressource de l’AWIPH est présente lors de ses échanges et prend note de ce qui s’y dit. A terme, l’idée est d’éditer une série de fiches pratiques pour tous types de handicap », fait part Véronique Gousée.
On peut espérer que ces différentes initiatives permettront de donner les meilleures chances aux enfants de progresser et de gagner en autonomie. Car si les troubles du spectre de l’autisme sont des troubles du développement, cela ne veut toutefois pas dire que les enfants ou adultes avec autisme ne se développent pas. « Ces dernières années, il a été démontré qu’ils pouvaient apprendre quantité de choses, en fonction de leur potentiel propre. Les caractéristiques de ces troubles peuvent changer au cours du développement de la personne, aussi bien en nature qu’en intensité, même à l’âge adulte » rapporte sur son site web l’asbl Participate, qui entend informer au mieux les personnes concernées par l’autisme.
Delphine Hotua
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