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Double diagnostic : la nécessité d'une prise en charge spécifique

23/04/14
Double diagnostic : la nécessité d'une prise en charge spécifique

Les patients touchés par un double diagnostic (handicap mental et maladie mentale) ont besoin de structures adaptées qui répondent à leurs besoins spécifiques.

Lire notre dossier : Double diagnostic : handicap et maladie mentale, quelles structures d’accueil ?

«  Personne ne veut d’un autiste en crise. Nous nous heurtons à de nombreux refus. Nous sommes désespérés et ne pouvons dormir car il faut surveiller Christian ou le droguer massivement ... » Ces mots sont ceux d’un parent d’enfant atteint de double diagnostic , qui livre un témoignage sur le site d’André du Bus, sénateur humaniste à l’initiative d’une résolution pour une meilleure prise en charge des patients touchés par un « double diagnostic. »

Manque d’encadrement

Actuellement, un patient double diagnostic en crise, quand il doit être hospitalisé, est le plus souvent envoyé dans des unités générales de psychiatrie ou des unités chroniques, par manque de structures adaptées à ses besoins spécifiques . Ce manque d’encadrement adapté à des conséquences sur la santé et la vie du patient : difficulté de reprendre un vie normale, risque d’hospitalisation chronique,... Comme l’illustre le témoignage : « Finalement on nous parle des centres qui reçoivent les victimes d’addiction car ce sont des psychiatres qui travaillent dans ces centres et ils travaillent avec les mêmes remèdes que pour les personnes handicapées mentales en crise. (…)Le psychiatre en charge n‘avait aucune expérience du handicap mental – résultat, Christian après 3 mois n’est pas guéri il titube sur ses pieds, et est dans un triste état. »

Résultats pourtant satisfaisants

Des « unités double diagnostic » ont ouvert leurs portes pour éviter ces situations dramatiques. Dans ces structures, explique le docteur Godelieve Baetens *, en charge de l’unité de double diagnostic à Manage (la seule existante en Wallonie), l’approche rencontre les besoins du patients : «  Le personnel a été formé à la problématique du handicap mental et des maladies mentales associées. Ce personnel est donc en confiance car il comprend ce que les patients veulent exprimer. (…) Et cette confiance, les patients la sentent et c’est la une nécessité absolue pour les soigner et les stabiliser ». Avec des résultats très satisfaisants, comme le relate la psychiatre : «  Les séjours [y] sont 16 fois plus courts. Le taux de stabilisation à la sortie après deux à trois mois de séjour en moyenne est de 80 % et permet donc de reprendre une vie normale tout en réalisant des économies significatives ».

Manon Legrand

* Audition du docteur Baetens au Sénat en commission des affaires sociales le 11 mars 2014

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