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Expatriation des handicapés en Belgique : "des usines à Français"

06/01/14
Expatriation des handicapés en Belgique:

5000 handicapés mentaux français seraient accueillis dans le secteur wallon non conventionné. Une expatriation houleuse qui pose problème tant du côté belge que français. La ministre Eliane Tillieux a donc créé un accord-cadre avec son homologue voisine afin de contrôler et gérer la situation.

Chaque année, de nombreuses personnes handicapées mentales françaises s’inscrivent dans les institutions belges. A quelques centaines de mètres de la frontière, elles n’ont plus le choix : il n’y a pas assez de place dans leur pays. Le journal Le Monde a consacré quelques-uns de ses articles à ce dossier délicat.

Défiance et frustrations

Chez nos voisins, le manque de prise en charge et de moyens mis en place choquent les concernés. De notre côté, la polémique fait rage au niveau du coût qu’elle implique, des conditions de vie des résidents et des institutions privées belges qui préfèrent ouvrir uniquement leurs portes aux gros portefeuilles français. Les Wallons se voient en effet prendre leurs places car les Français rapportent plus de bénéfices aux institutions gourmandes.

« On voit des gens qui sont comme des zombies »

Si de nombreux centres font un travail remarquable, certains foyers laissent à désirer. Les règles étant bien plus strictes en France que chez nous, les témoignages des familles de personnes handicapées « exilées de force en Belgique » sont poignants. Ainsi ils mettent l’accent sur les centres belges dans lesquels les conditions de vie, la sécurité et l’encadrement sont « très limites ». «  Les gens sont comme des zombies, shootés aux médicaments, assis toute la journée, couchés à 18 h 30 », peut-on lire dans Le Monde.

Eviter les dérives

Afin d’éviter un maximum de nouveaux malentendus, un accord franco-belge a été signé fin 2011. Il a été mis en place fin 2013. Eliane Tillieux, ministre de la Santé, de l’Action sociale et l’Egalité des chances, en a expliqué les grandes lignes à la rédaction de la RTBF : "Un échange de données entre l’État français et la Wallonie, la volonté d’établir un contrôle effectif des institutions. Ça permettra d’enfin mettre sur pieds un système de contrôle de la qualité du confort et du bien-être des personnes handicapées mentales".
Du côté français, la ministre déléguée aux personnes handicapées Carlotti parle d’une « urgence à ce que les personnes handicapées soient accompagnées de façon humaine, garantissant leur dignité. »

Lire les articles du journal Le Monde :
 L’exil forcé de handicapés français en Belgique
 Mme Carlotti : « Ces expatriations de handicapés français en Belgique sont choquantes »
 Handicapés mentaux en Belgique : « On voit des gens qui sont comme des zombies »



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