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Maltraitances intra-familiales : comment aider les enfants ?

18/08/15
Maltraitances intra-familiales : comment aider les enfants ?

La majorité des maltraitances envers les enfants ont lieu au sein du cadre intra-familial. Elles sont difficiles à identifier, mais les professionnels peuvent épauler les enfants pour les aider à s’en sortir.

 De la maltraitance institutionnelle
 Abus sexuels : sujet toujours tabou

Malgré les campagnes publiques sur le sujet de la maltraitance infantile, aujourd’hui encore, certains adultes estiment que frapper les enfants et les
« mâtés » constituent des méthodes normales d’éducation. Sans parler de la fameuse fessée, objet de tous les débats, pour laquelle la Belgique a été rappelée à l’ordre par le Conseil de l’Europe, en mai dernier. L’institution européenne estime que notre pays n’interdit pas suffisamment les châtiments corporels infligés aux enfants. Même son de cloche du côté de l’ONG Défense des Enfants International, où l’on estime qu’une loi interdisant explicitement les châtiments corporels, assurerait une meilleure protection de l’enfant et permettrait de lancer un signal fort sur le fait que toute violence doit être évitée dans le rôle éducatif.

Abus de pouvoir

De la claque occasionnelle aux mauvais traitements, la démarcation reste floue. Les comportements agressifs des adultes sont parfois mal gérés, mais certains parents considèrent aussi que l’enfant est leur propriété personnelle. Ils s’octroient donc tous les droits à leur égard, depuis les coups jusqu’aux sévices sexuels. Notons que la définition des sévices s’est considérablement élargie au cours des dernières décennies. Aujourd’hui, sont également reconnus les sévices par omission (négligences graves et défaut de soins), de même que les formes de rejet affectif.

L’enfant sujet de droit : une reconnaissance récente

Rappelons que l’enfant ne devient véritablement sujet du droit qu’à travers la Convention internationale des droits de l’enfant, adoptée par l’Assemblée générale des Nations Unies, le 20 novembre 1989. Celle-ci définit la maltraitance comme : « Toute forme de violence, d’atteinte ou de brutalité physique ou mentale, d’abandon, de négligence, de mauvais traitements ou d’exploitation, y compris la violence sexuelle ». Cette définition implique ici une action intentionnelle. D’autres définitions de la maltraitance ajoutent la dimension non intentionnelle, par exemple par négligence ou comme résultat de défaillances sociales.

Lourd mutisme

A fortiori, s’il y a coups et blessures, il y a maltraitance. Mais identifier cette violence et obtenir la collaboration de l’enfant concerné, ne sera pas aisé pour autant. L’enfant ayant subi des violences physiques serait moins enclin à dénoncer l’auteur de ces violences que les victimes d’abus sexuels. Les liens d’attachement avec l’auteur des faits et la loyauté pouvant être mis en péril par une intervention, l’enfant peut avoir tendance à se réfugier dans le mutisme ou à se rétracter. Parfois, la crainte de rétorsions impose également le silence, de même que la peur de ne pas être crû.

Quand intervenir ?

Quand un professionnel suspecte de la maltraitance, quand doit-il intervenir ? Plusieurs critères peuvent servir d’indices :

 Lorsqu’on a constaté que tout ou partie des besoins d’un enfant ne sont pas rencontrés, au point de mettre son développement physique et/ou psychologique en péril.

 Lorsque l’on ne peut apporter soi-même une aide susceptible de permettre une meilleure prise en compte des besoins de l’enfant ou lorsque d’autres enfants peuvent également être victimes de maltraitance.

 Après en avoir parlé avec l’enfant, si celui-ci s’est ouvert de la situation difficile qu’il vit ou s’il est capable de comprendre les inquiétudes à son égard.

 Après en avoir parlé aux parents, sauf si cette démarche est de nature à entraîner des conséquences graves pour l’enfant.

 Lorsque la protection physique de l’enfant s’impose et qu’un éloignement du milieu familial peut s’avérer nécessaire.

 Une aide médicale sollicitée tardivement, face au problème physique peut aussi attirer l’attention.

 La version donnée de l’accident ne correspond pas à l’observation des séquelles.

 L’attitude des parents est étonnante : soit trop indifférente, soit trop agitée. Et ceux-ci réagissent agressivement ou avec indignation lorsque l’intervenant leur pose une question, parlant d’injustice, même si aucune accusation n’a été formulée.

Evidemment, d’autres critères peuvent entrer en ligne de compte et ceux-ci ne sont pas forcément à prendre à la lettre, mais plutôt comme source indicative. Souvent, lorsqu’un malaise survient, lorsqu’un parent tente de culpabiliser l’intervenant, cela peut aussi indiquer une responsabilité non-admise dans l’événement.

Sandra Evrard

Sources : informations tirées du guide L’aide aux enfants victimes de maltraitances. Guide à l’usage des intervenants auprès des enfants et des adolescents.

A lire aussi :

- La maltraitance infantile en chiffres

- La maltraitance infantile en hausse



Commentaires - 1 message
  • Bonjour,

    Je vois souvent des tout petits enfants accompagnant des dames faisant la manches dans la rue. Ce sont des enfants de moins de 3 ans et qui sont là toute la journée.
    Que peut-on faire pour que ces enfants puissent aller en crèche ou ailleurs? Il y a-t-il des organismes qui prennent en charge ces cas? Si oui , lesquels? Est-ce qu'il ne faudrait pas aller plus loin et faire des campagnes d'information aussi bien pour le public pour arreter d'alimenter ce reseau de cette façon mais aussi pour informer des possibilites à ces personnes dans le besoin. La police n'intervient pas pour ces enfants? il fait froid et je ne comprend pas comment notre société ne réagit pas.

    Gulden vendredi 2 octobre 2015 09:42

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