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Santé sexuelle : une génération livrée à elle même

04/09/14
Santé sexuelle : une génération livrée à elle même

Plusieurs associations tirent la sonnette d’alarme via une lettre ouverte aux ministres en charge de l’Enseignement Obligatoire : les adultes de demain seraient excessivement mal informés sur la vie relationnelle, affective et sexuelle.

Les associations : Ex Aequo, la Plateforme Prévention Sida, Sida sos, Sida sol’, Aide Info Sida, SidAids Migrants, Sida-IST Charleroi , Les CheFF (fédération des étudiants homosexuels francophones), le Conseil de la Jeunesse, le CEF (Comité des Élèves Francophones),la Rainbowhouse.

Le 12 juillet 2012, un décret avait été adopté afin de modifier diverses dispositions concernant l’Enseignement à la Vie Relationnelle, Affective et Sexuelle (EVRAS) pour l’enseignement fondamental et secondaire.

L’EVRAS, un enjeu majeur pour la jeunesse

L’EVRAS a pour but de favoriser la santé et le développement affectif, sexuel et relationnel de tous les jeunes, son existence est un enjeu de société majeur. La génération de jeunes adultes a besoin d’un lieu et d’un temps pour discuter de sexualité, droit reconnu par les Nations Unies et l’OMS.
Cependant, ce décret n’est toujours pas opérationnel deux ans plus tard et de nombreuses questions persistent : quand ce décret sera-t-il systématique ? Quelles en seront les thématiques spécifiques et les principaux objectifs ? Comment un accès égal à ces informations dans tous les établissements scolaires pourra être il assuré ?

Une désinformation alarmante

A travers d’une lettre ouverte aux ministres en charge de l’Enseignement Obligatoire, les associations soulignent le fait qu’une grande majorité d’adolescents n’est pas suffisamment informée sur des faits essentiels. 1 jeune sur 5 parmi les 2èmes, 3èmes et 4èmes secondaires n’a jamais eu l’occasion de participer à des activités d’animation EVRAS lors de son parcours scolaire et plus de 25% de la jeunesse aurait une méconnaissance des risques de transmission du VIH lors d’une relation sexuelle non protégée.

Certaines IST sont en légère augmentation, comme la syphilis et les gonorrhées, deux maladies vénériennes ainsi que la chlamydia. Cette dernière ne présente aucun symptôme mais peut provoquer la stérilité chez la femme, en bouchant les trompes.
L’Organisation Mondiale de la Santé rappelle l’importance de mettre en place des cours d’éducation sexuelle dès l’âge de 10 ans.
Les associations, à travers cette lettre ouverte, exigent la mise en œuvre réelle et égalitaire de l’EVRAS durant tout le cursus scolaire, afin de sensibiliser le mieux possible la jeunesse.

De nombreuses associations contre le VIH

1177 infections par le VIH ont été détectées en Belgique en 2011, soit plus de 3 par jour : le nombre de nouvelles contaminations reste extrêmement élevé. La tranche d’âge des 25-34 ans reste la plus touchée, tendance qui se renforce d’année en année : 160 cas détectés en 2011 contre "seulement" 40 cas en 1999. 40 jeunes de 15 à 24 ans ont aussi été diagnostiqués positifs en 2011 : l’information se doit d’être renforcée. Sur ce volet, un Plan interfédéral de lutte contre le Sida a été présenté en octobre 2013. Mais pour le moment, rien ne s’est concrétisé. Différentes associations comme la plateforme Prévention Sida ou Sida SOS proposent des sites complets sur les différentes IST : il est aussi possible de se rendre directement sur place dans leurs centres.

Lire aussi :
 EVRAS : faut-il réglementer la vie affective dans les écoles ?
 Notre dossier complet : Réforme de la vie relationnelle, affective et sexuelle : comment parler d’amour à l’école ?



Commentaires - 2 messages
  • Je confirme le manque d'info sérieuse, a tout point de vue concernant les IST... Mais surtout, la génération actuelle est (dé)formée par la pornographie internet. Beaucoup de jeunes pensent que la sexualité du couple se déroule comme dans les films... avec tout ce que cela comporte de pauvreté relationnelle. Je recois des personnes en détresse, car ils pensent ne pas être "normal" si ils ne font pas des performances physiques tel qu'illustrées dans les films. Ma première question est souvent: prenez vous la main de votre partenaire? parlez vous de vos sentiments? Je recommande en général le "slow-sex" ou la lecture de l'excellent livre "laissez faire l'amour" de Stephen Vasey. Il y a du travail d'information, mais hélas déjà du travail de "réparation" Il est urgent d'informer correctement nos jeunes...

    lucswart jeudi 11 septembre 2014 08:16
  • La sexualité, et celle des jeunes, effraie encore et toujours la bonne société, bien pensante. Mes enfants ont fait toute leur scolarité sans aucun cours "d'éducation sexuelle" (merci le collège). Heureusement, un cadre familial ouvert et attentif leur a évité les dérives aujourd'hui bien connues d'une certaine pornographie, qui triche sur tout : les acteurs recourent à des médicaments pour "performer", des artifices techniques grossissent les membres déjà bodybuildés, les corps sont "trafiqués" pour correspondre à des canons qui font vendre. Bref, il me semble primordial de resituer la sexualité dans un cadre qui comprend le respect et l'attention à l'autre, sans préjugés mais avec ouverture d'esprit. Pourquoi ne pas confier ces tâches à de vrais professionnels, tels les CCF, éloignés du monde artificiel de l'école et en prise avec les réalités des plus jeunes, voire des adultes. Et idéalement, ces rencontres devraient pouvoir se faire dans un lieu neutre, hors des l'enceinte scolaire, pour leur assurer une liberté de parole plus grande. Enfin, ces cours devront tenir compte des sensibilités de chaque culture mais affirmer, néanmoins, l'universalité de l'acte sexuel, primordial et tellement humain, sans autre considération que celle de deux personnes qui désirent partager ce qu'ils ont de plus intime.

    Jean Pascal jeudi 11 septembre 2014 13:20

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