Un site de l'Agence pour le Non-Marchand
Informations, conseils et services pour le secteur associatif

Une table ronde ministérielle pour lutter contre le sexisme

26/10/17
Une table ronde ministérielle pour lutter contre le sexisme

L’actualité de ces dernières semaines a fait entrevoir une société toujours divisée entre les genres, caractérisée par une suprématie masculine apparemment sans limite. La ministre en charge du Droit des femmes à la Fédération Wallonie-Bruxelles propose une table ronde ministérielle, pour enfin ouvertement aborder le problème et y remédier.

Suite à l’actualité récente concernant le comportement de certains personnages réputés « puissants » dans leur secteur à l’égard des femmes qu’ils côtoient professionnellement, la société semble ouvrir les yeux – ou elle ne peut manifestement plus les fermer, vu l’ampleur de la situation – sur des pratiques supposées éradiquées. Et la Belgique n’est pas épargnée. A la Fédération Wallonie-Bruxelles, la ministre en charge, Isabelle Simonis, a déjà lancé des mesures concrètes en interne et propose à présent une table ronde ministérielle pour aborder le problème de front.

Les associations de terrain existent !

Alors que le déferlement de témoignages de harcèlement et d’agressions sexuelles initié par #metoo et #balancetonporc se poursuit sur la toile et dans les médias, Isabelle Simonis, souhaite rappeler les initiatives existantes ainsi que celles actuellement menées avec les associations et mouvements de femmes. La ministre travaille en effet depuis plus de 3 ans avec 70 associations et mouvements de femmes francophones dans le cadre de l’assemblée participative pour les Droits des femmes, Alter Égales, afin de construire, financer et porter des projets en faveur de l’égalité femmes-hommes.

Un droit fondamental

Au sein de cet espace participatif, la thématique de travail 2017 de l’assemblée Alter Egales aborde le « droit à l’intégrité physique et psychique » et comporte un volet spécifiquement consacré au sexisme. Dans ce cadre, des propositions d’actions seront prochainement formulées sur cette problématique. Elles seront soumises aux votes des associations de femmes en décembre prochain. Isabelle Simonis proposera ensuite d’inviter l’ensemble des ministres compétents des différents niveaux de pouvoirs afin de leur présenter ces propositions en présence des présidentes des commissions d’Alter Egales. Il importe en effet que l’ensemble des pouvoirs publics se saisissent de cet enjeu en bonne intelligence avec les acteurs de terrain.

« Ce phénomène viral sur la toile qui a permis de libérer la parole des femmes victimes de harcèlement ou d’agressions sexuelles, doit désormais se transformer en opportunité d’impulser une rupture, un changement de mentalité pour plus d’égalité et de renforcer les outils pour éradiquer ce phénomène de violences sexistes qui touche plus de 9 femmes sur 10 », ajoute Isabelle Simonis.

De l’importance de travailler ensemble

En Fédération Wallonie-Bruxelles, depuis 2014, la priorité a été mise sur la transversalité des mesures à travers les plans « égalité hommes-femmes » et de « lutte contre les violences » qui concernent chacun des ministres dans leurs compétences respectives. Dans ce cadre, plusieurs initiatives concrètes ont été mises en place en matière de prévention, de sensibilisation et de soutien aux victimes, telles que :

 Le renforcement de la ligne d’écoute gratuite à destination des victimes de viol.
En collaboration avec le Ministre Rachid Madrane, 75 000 euros ont permis de financer, l’an dernier, une ligne d’écoute gratuite pour les victimes de violences sexuelles et de viol. Afin de faire « baisser le chiffre noir » et d’encourager les victimes à porter plainte, 60 000 euros supplémentaires viendront bientôt alimenter une nouvelle campagne d’information relative à la promotion de la ligne qui sera notamment diffusée au sein des entreprises.

 Un soutien renforcé et pérennisé aux associations de terrain.
Sous cette législature, deux lignes budgétaires spécifiques ont été créées pour assurer le soutien à des projets d’associations de terrain visant l’égalité réelle entre les hommes et les femmes et la lutte contre les violences. À partir de 2018, le montant dédié à ces politiques sera porté à 1 million d’euros.

 La généralisation des cours d’éducation à la vie sexuelle et affective (EVRAS) dans les écoles et en milieu extra-scolaire.
Afin d’encourager une sexualité épanouie, respectueuse de l’autre et de son propre corps, les jeunes doivent être sensibilisés à l’éducation à la vie sexuelle et affective dès le plus jeune âge. À cet égard, la Ministre Simonis a conduit un projet visant à encourager les animations EVRAS, menées par des opérateurs « labellisés », dans les structures de jeunesse. Il faudrait désormais étendre ce mécanisme à l’ensemble des écoles.

 Le renforcement de la formation initiale et continue des professionnels.
La lutte contre les violences sexistes passe aussi par la généralisation de la formation des intervenants de première ligne. À cet égard, 4 modules de formation spécifiques liés aux violences, à destination des professionnels de terrain et des étudiants, sont actuellement en cours d’élaboration dans l’Enseignement de promotion sociale.

[A lire]

 Le genderbudgeting, vers une réelle égalité hommes-femmes ?



Ajouter un commentaire à l'article





« Retour