L’accord de coopération sur l’EVRAS adopté au Parlement francophone bruxellois

Dès cette année scolaire 2023/2024, les élèves de la Fédération Wallonie-Bruxelles se verront régulièrement dispenser, via des opérateurs formés et labelisés, des animations relatives à l’éducation à la vie relationnelle, affective et sexuelle aux élèves (EVRAS). Ces dernières s’organiseront en continuité avec les nouveaux référentiels du tronc commun. En l’occurrence, grâce à un financement total de plus de 4,8 millions d’euros par an, les centres de planning familial de Wallonie et de Bruxelles deviendront les principaux opérateurs pour assurer les animations minimales rendues obligatoires dans les écoles pour tous les élèves en 6éme primaire et 4ème secondaire.

Découvrez les nouveautés introduites par la réforme

Cet accord de coopération contient plusieurs nouveautés majeures pour développer structurellement l’éducation à la vie relationnelle, affective et sexuelle en milieu scolaire et de jeunesse, dont notamment :

• Un cadre de référence harmonisé sur le contenu des animations EVRAS, réalisé par et avec les acteurs de terrain ;
• Un label EVRAS pour les intervenants, commun aux secteurs de l’enseignement, de la jeunesse et de l’aide à la jeunesse, pour garantir la qualité des animations ;
• Un continuum de l’EVRAS tout au long de la scolarité, entre les nouveaux référentiels du tronc commun d’une part ; et des animations délivrées par l’appui de professionnels extérieurs d’autre part ;
• L’obligation de réaliser au minimum une animation dans toutes les classes de 6ème primaire et de 4ème secondaire de Wallonie et de Bruxelles (soit 85.000 élèves en Wallonie et 25.000 à Bruxelles) ;
• Pour rendre cela possible, la Wallonie et la COCOF ont dégagé un budget annuel total de plus de 4,8 millions d’euros : 3,8 millions d’euros pour financer les animations dispensées par les centres de planning familial et les centres locaux de prévention santé qui coordonneront l’articulation des besoins des écoles avec les offres d’animation des plannings en Wallonie, et 1 million pour mener à bien les mêmes missions en Région bruxelloise ;

1. Des conditions précises dans lesquelles devra s’opérer la généralisation de l’EVRAS en milieu scolaire et en dehors ;
2. Une gouvernance qui permettra de contrôler les objectifs et de suivre l’évolution du nouveau dispositif chaque année.

"Pour rappel, selon plusieurs organisations internationales dont l’OMS-Europe, l’éducation à la vie relationnelle, affective et sexuelle est un processus d’enseignement et d’apprentissage qui permet aux enfants et aux jeunes d’intégrer des connaissances, des attitudes et des valeurs leur permettant de développer des relations sociales et sexuelles respectueuses, de faire des choix éclairés et d’assurer la protection de leurs droits", a pointé Barbara Trachte, Ministre Présidente de la Cocof. Et de rajouter : "Même si des avancées significatives avaient été apportées en 2012 et 2013 en Belgique francophone en intégrant l’EVRAS dans les missions de l’enseignement obligatoire et en proposant un socle aux animations, il restait de nombreux points de préoccupations en suspens. Les nouveautés portées aujourd’hui inscrivent structurellement l’éducation à la vie relationnelle, affective et sexuelle au sein des écoles."

Une réforme sous haute tension

La généralisation de l’éducation à la vie relationnelle, affective et sexuelle dans les écoles n’est pas au goût de tout le monde... La colère gronde et plusieurs écoles wallonnes en ont fait les frais ! En effet, plusieurs établissements carolos mais également liégeois ont été la cible d’incendies et d’actes de vandalisme anti-Evras.