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La pair-aidance : mettre son vécu au service des autres

03/12/20
La pair-aidance: mettre son vécu au service des autres

La pair-aidance se présente sous diverses formes et s’applique à de nombreux secteurs de la santé. Pourtant, cette pratique, qui met en valeur l’expérience d’anciens usagers de services sociaux ou de la santé, reste encore peu connue des professionnels.

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Un pair-aidant est un ancien bénéficiaire des services psycho-médico-sociaux qui va s’appuyer sur son propre vécu pour accompagner des personnes en difficulté. Cette ressource, à l’aspect varié, représente une aide précieuse tant pour les usagers que pour les acteurs de terrain.

 [A lire] : Les pairs-aidants en santé mentale : valoriser l’expertise du vécu

“La participation des pairs humanise le soin”

La pair-aidance encourage la prise de parole des usagers par la valorisation de leur vécu et par le partage de leur expérience. Tommy Thiange, membre du Réseau Nomade, souligne dans la revue Education Santé, que « la participation des pairs humanise le soin. Elle tisse des liens entre l’usager et le professionnel, elle permet de développer une relation d’aide plus équilibrée, plus horizontale, plus partagée. C’est en fait une opportunité pour créer, construire, une relation basée sur les savoirs et les ressources de chacun.e. » Ainsi, la pair-aidance favorise l’entente entre l’usager et le professionnel en créant une relation plus égalitaire.

Une force complémentaire

La pair-aidance doit être perçue comme une force complémentaire et non rivale aux services de soins selon Stéphane Waha, membre de l’ASBL En Route. Comme il explique dans la revue Education Santé, « la pair-aidance apporte une forme d’aide et de complémentarité par rapport aux outils dont dispose l’équipe, une compréhension mutuelle par rapport aux usagers ou aux bénéficiaires, une traduction de leur réalité et surtout une manière complémentaire de mieux répondre aux besoins de toutes ces personnes qui cherchent à se rétablir. » Ayant vécu des expériences similaires, les pair-aidants sont capables de saisir la réalité et les besoins des usagers.

Pratiques participatives

Les pair-aidants peuvent s’impliquer dans divers projets sociaux. Voici quelques pratiques qui intègrent leur participation :

  • Le projet Housing First dont l’objectif est d’améliorer l’accès aux soins au public fragilisé
  • Le Funambule, un groupe d’entraide pour les personnes atteintes de trouble bipolaire qui sensibilise sur les représentations de ces personnes et sur les bienfaits de la pair-aidance
  • Les espaces de parole du collectif Sylloge qui rassemble la Strada et le collectif C-Prévu, fondé par d’anciens SDF

La contribution du pair-aidant prend une forme fluide et variée : « La participation des pairs est un terrain mouvant, la recherche de l’équilibre est constante. Rien n’est jamais acquis et c’est finalement à l’image de la complexité des relations humaines, et en particulier de celles qui se nouent dans le cadre de l’aide et du soin », déclare Tommy Thiange dans la revue.

En conclusion, Stéphane Waha assure qu’un pair-aidant est capable d’assister une personne avec un vécu différent car ils partagent tout de même certains points communs : « Est-ce qu’une personne qui vit avec un trouble bipolaire est capable d’accompagner une personne schizophrène ? En fait, oui. On partage certaines choses même si l’origine de nos vies est très différente. Ce qu’on partage, c’est ce dont on se remet : le décrochage social, la perte totale de l’estime de soi, le désespoir et les rêves qui s’évanouissent. »

 [A lire] : Wallonie : toujours pas de statut officiel pour les pairs-aidants



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