Témoignage de Sabrina, professionnelle de l’aide à l’inclusion

Sabrina Castronovo est coordinatrice aux services d’aide aux enfants en situation de handicap. Elle livre un témoignage sincère sur son métier pendant cette crise sanitaire dans un podcast réalisé par l’Association Socialiste de la Personne Handicapée (ASPH) de Liège.
A l’occasion de la journée internationale des personnes en situation du handicap le 3 décembre, l’ASPH de Liège a diffusé une série de podcasts sur le thème “Handicap et confinement” sur leur chaine YouTube. Parmi les différents témoignages, Sabrina Castronovo, coordinatrice au Service d’Aide Précoce (SAP) et Service Picsap Apem T-21, raconte les répercussions de la pandémie sur ses relations avec les familles et sur son propre vécu en tant que professionnelle de l’aide à l’inclusion pour les enfants.
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Obstacles à l’accompagnement
Les équipes des services d’aide à l’inclusion font preuve de créativité afin de maintenir leurs missions d’accompagnement auprès des enfants, notamment dans l’élaboration de nouveaux outils. Elles font face à divers obstacles aussi.
Comme les visites auprès des familles sont restreintes, les services ont recours à la technologie pour garder les contacts. Toutefois, cela devient compliqué quand la famille ne dispose pas de ces outils. En outre, “les contacts par vidéoconférence ne remplaceront jamais la chaleur et le réconfort du contact humain”, insiste Sabrina Castronovo dans le podcast. Privés de l’aide de collaborateurs comme les interprètes, certains travailleurs ne peuvent poursuivre ou commencer un accompagnement.
“La solitude se ressent parfois”
Offrir un soutien de qualité aux familles tout en respectant les mesures sanitaires s’avère lourd pour les professionnels de l’aide à l’inclusion : “Il faut trouver le bon équilibre. Notre charge mentale a considérablement augmenté”, explique la coordinatrice. Au-delà des difficultés liées aux missions, c’est l’ambiance même du travail qui a changé : “Actuellement, nos échanges entre collègues sont moins spontanés, moins informels et parfois, la solitude se ressent au sein des équipes.”
Enfin, les visites interdites dans les crèches et les contacts physiques moins fréquents avec les enfants et leurs familles attristent les professionnels. “Nous devons faire face à notre propre frustration, accepter que les interactions soient plus difficiles et plus distantes”, regrette Sabrina Castronovo.
La crise sanitaire, un frein à l’inclusion
La pandémie a eu un impact négatif sur l’intégration des personnes en situation de handicap dans les écoles et en milieu d’accueil. A cause de la crise sanitaire, les écoles sont débordées et “le projet scolaire de la personne en situation de handicap n’est parfois plus la priorité malheureusement”, constate la coordinatrice. De plus, les rencontres entre les services d’aide et les écoles organisées uniquement en ligne freinent les échanges et les débats sur l’inclusion.
Le secteur de la petite enfance rencontre aussi ce genre d’obstacles : “Comme nous ne pouvons plus, en tant que service de soutien à l’inclusion, nous rendre dans les milieux d’accueil et dans les crèches, nos renforts des équipes pour soutenir l’inclusion d’enfants sont parfois interrompus et cela nous laisse le sentiment que l’inclusion est clairement freinée du fait de cette crise sanitaire.”, déclare la professionnelle.
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