Le nombre de logopèdes et de kinés bientôt limité ?
Se dirigerait-on vers un numerus clausus pour les étudiants en logopédie et en kinésithérapie ? Comme le révèle La Libre la question pourrait bientôt arriver sur la table de la ministre de la Santé, Maggie De Block. En effet, les mutuelles et les logopèdes ont expressément demandé à la ministre de lutter contre la kyrielle de professionnels qui inonde chaque année le marché belge.
Les étudiants en logopédie et en kinésithérapie devront-ils bientôt faire face à un numerus clausus, comme c’est le cas pour les étudiants en médecine ? La Libre souligne que les mutuelles et les logopèdes ont demandé à la ministre de la Santé, Maggie De Block, de limiter le nombre d’étudiants qui arrivent sur le marché de l’emploi ces dernières années. D’après les mutuelles, la Belgique est le pays d’Europe qui compte le plus de logopèdes salariés, avec un taux de 9,9 pour 10.000 habitants. Les kinés sont également concernés par la question. Du côté de Maggie De Block, on a demandé un cadastre, afin de prendre les mesures nécessaires.
Un accroissement des praticiens…
Pour les mutuelles et les professionnels, la situation est jugée urgente. En effet, selon La Libre, le nombre de professionnels actifs a fortement augmenté ces dernières années. Ainsi, les Mutualités chrétiennes, sur la base d’un audit de l’Inami, démontrent qu’entre 2012 et 2016, les professionnels sont passés de 6.692 à 8.768. Cette augmentation correspond, à l’heure actuelle, à environ 9,9 logopèdes pour 10.000 habitants, ce qui fait de la Belgique le pays d’Europe avec le plus de logopèdes salariés. Beaucoup trop pour le secteur.
…et des dépenses
Ces chiffres démontrent, pour les mutuelles, que les dépenses en soins de logopédie ont connu une croissance assez importante. Effectivement, si en 2009, les dépenses s’élevaient à 65 millions d’euros, en 2016, elles atteignaient les 100 millions.
Interpeller la ministre
Suite à cette augmentation conséquente, les représentants du secteur, lors de la signature de la convention avec les organismes assureurs (qui fixent entre autres, leurs honoraires pour la période 2018-2019), ont prévu un article dans lequel ils interpellent la ministre à ce sujet. Ils lui demandent dès lors de concrètement « proposer une solution à court terme à la question de la pléthore de logopèdes ». Interrogée par La libre, Maggie De Block a fait savoir qu’elle avait demandé un cadastre à l’administration publique, en vue de prendre des mesures adéquates. L’objectif est donc, dans un premier temps, de connaitre le nombre de praticiens actifs et leur taux d’activité. Le Cabinet de la ministre précise cependant qu’avant d’avoir des chiffres concrets sur lesquels s’appuyer, « il est donc prématuré de préjuger des mesures à prendre ». Ces chiffres devraient être disponibles au milieu de l’année 2018.
Les kinés dans le même panier
La ministre a par ailleurs précisé que le même travail serait effectué pour les kinésithérapeutes, qui ont connu une augmentation de 11% entre 2011 et 2016, avec une augmentation des dépenses de l’Inami de 47% entre 2008 et 2016.
Une limitation du nombre d’inscrits ?
Si les mutualités demandent une diminution du nombre d’étudiants inscrits dans ces filières, Maggie De Block, elle, n’a pour l’heure pas prévu d’accéder à leur demande. Néanmoins, on peut craindre, comme ce fut le cas lors de l’instauration du numerus clausus des médecins en 1997, que vu l’augmentation générale des dépenses dans ces soins, en conséquence à l’augmentation de l’offre de soins, la ministre fasse marche arrière.
A suivre…
[A lire]
– Axxon continue sa lutte pour une revalorisation de la kinésithérapie
– Le remboursement des soins de logopédie, réservé à une élite intellectuelle ?
– Davantage de séances de logopédie remboursées
– Logopède : le guide pratique du métier
Ajouter un commentaire à l'article