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Les inégalités persistent à l'école

05/02/18
Les inégalités persistent à l'école

Dans son nouveau baromètre sur la diversité dans l’enseignement, le Centre interfédéral pour l’égalité des chances, Unia, révèle des processus structurels qui font persister les inégalités à l’école. D’après l’étude, tous les élèves ne recevraient pas les mêmes chances et leur orientation serait influencée par des critères comme le genre, l’orientation sexuelle, l’origine sociale et ethnique ou le handicap.

Commanditée à l’ULB, la KU Leuven et l’UGent, l’étude que publie Unia se base sur les témoignages de 662 enseignants et directeurs de 320 écoles de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Elle lève le voile sur les inégalités en découvrant le manque d’adaptation des écoles à la différence (handicap, famille homoparentales...) et des biais dans l’orientation des élèves, liés à leur origine sociale et ethnique et au genre.

L’inclusion des élèves en situation de handicap

L’étude démontre que l’intégration des élèves handicapés, qui a déjà posé question dans le cadre du Pacte pour l’Excellence, reste insuffisamment prise en compte. Si 80% des directeurs d’écoles primaires disent soutenir les enseignants pour la prise en charge des élèves handicapés, seulement 20% affirment que leur école dispose d’un programme spécifique pour ces élèves. Par ailleurs, 56% sont favorables à la réorientation de ces élèves vers l’enseignement spécialisé, récemment mis en valeur par la FWB.

Alors que 40% des professeurs déclarent se sentir insuffisamment outillés pour mettre en place des aménagements raisonnables, Unia recommande plus de soutien au corps enseignant, que ce soit pour les écoles ordinaires comme pour les écoles spécialisées. Avec l’accessibilité des infrastructures et des méthodes de travail, ce sont des mesures nécessaires pour garantir une égalité de traitement.

Des biais liés au genre

Le biais de genre touchant des domaines très variés, il n’épargne pas l’orientation des élèves. Le Baromètre dévoile ainsi que les représentations influencent les professeurs, qui se montreraient plus exigeants envers les résultats des garçons que ceux des filles, et, dans le cas d’élèves issus de milieux défavorisés, pousseraient plus vite les jeunes filles vers l’emploi. "Un peu comme s’ils avaient des attentes en termes de performances scolaires plus élevées pour les garçons que pour les filles. Un peu comme si, à l’égard des élèves de faible origine sociale, il était d’un coup plus important pour les adolescentes que pour les adolescents d’aller rapidement sur le marché du travail" observe Patrick Charlier, directeur adjoint d’Unia. L’école étant un lieu de reproduction des stéréotypes de genre, l’étude recommande un travail sur la déconstruction de ces stéréotypes afin d’encourager garçons et filles à s’intéresser à des orientations plus diverses.

Faire en sorte que tous les élèves se sentent acceptés

Selon l’étude, 70% des enseignants et directeurs souhaitent une école où les élèves lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres (LGBT) se sentent bienvenus. Cela est d’autant plus important que ces élèves sont souvent mis à l’écart par le harcèlement. Unia recommande ainsi d’adopter "une approche anti-harcèlement pour les jeunes LGBT en évitant l’hétéronormativité". Pour autant, l’adaptation de l’école à ces questions n’est pas encore effective puisque 30% des répondants estiment que leur école n’est pas en mesure de prendre en compte la réalité nouvelle des familles homoparentales.

Les discriminations à l’école : un spectre large

En plus des discriminations liées au handicap, au genre et à l’orientation sexuelle, le rapport de Unia met en lumière des discriminations liées à l’origine sociale et ethnique. A résultats identiques, les justifications de redoublement, de réorientation et même de la réussite scolaire ne seraient pas les mêmes selon les caractéristiques de l’élève et certaines écoles seraient réticentes à garder des élèves issus de milieux modestes, afin de préserver leur réputation. Face aux élèves primo-arrivants, 80% des professeurs se sentiraient insuffisamment outillés pour enseigner de manière adéquate et 70% soulèvent le même problème face aux classes à forte diversité linguistique.

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