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Molenbeek : des constats accablants sur la gestion de ses logements sociaux

23/01/19
Molenbeek : des constats accablants sur la gestion de ses logements sociaux

Lundi dernier, les principales conclusions de la version provisoire du rapport d’audit sur la gestion du logement molenbeekois ont été publiées. Des faits graves y sont dénoncés.

Une information qui provient de La Libre Belgique.

Construit depuis cent ans, le logement molenbeekois est constitué d’un parc locatif de 3340 logements sociaux. Il fait partie des trois Sociétés immobilières de Service public (SISP) les plus importantes de la région de Bruxelles-Capitale.

En mai dernier, La Libre révélait déjà, sur base de plusieurs témoignages, que la société était au bord de l’implosion. Face à cet état de fait, et en raison de nombreux témoignages qui lui ont été rapportés, la ministre du Logement, Céline Frémault (CDH), a commandé en novembre dernier l’exécution d’un audit de la SISP par la société Ernst & Young.

Les premiers constats sont sortis. Parmi eux :

  Plus de la moitié des factures (pour la période de 2013 à 2017) n’ont pas de bons de commande préalable.
  Un fournisseur a été sélectionné sans procédure de marché public alors que la facture dépasse les 300 000 euros par an. Ce qui laisse supposer des potentiels conflits d’intérêts.
  Au 31 décembre 2017, les créances des arriérés locatifs atteignent 2,2 millions d’euros (dont 1,1 million pour des locataires présents).
  Le montant des garanties locatives non placées dépasse les 500 000 euros, ce qui représente un manque à gagner même si les taux d’intérêt sont au plancher.
  Le retard dans le décompte des charges suscite beaucoup de plaintes des locataires sociaux (souvent en situation de précarité).
  Au niveau de la gestion du personnel, il y a pas mal de situations anormales telles que des barèmes qui ne correspondent pas au niveau d’études.
  De façon générale, la politique des ressources humaines est fortement critiquée.

Face à ce rapport, la ministre Céline Frémault a pris des mesures radicales. La Libre Belgique les dévoile ce jour.

En se basant sur l’article 78 du Code du logement, elle a demandé à la SLRB (société de tutelle du Logement molenbeekois) de prendre toutes les mesures qui s’imposent. Ce qui signifie :
  une suspension du comité de direction, présidé par Alain Bultot, ancien député bruxellois PS, le temps que la situation se régularise et
  une suspension du conseil d’administration, qui est composé de l’ancienne majorité de la commune MR-CDH-Ecolo et d’un représentant du PS comme observateur. La présidence est par ailleurs assurée depuis juin 2013 par le MR Michel Eylenbosch.

Par ailleurs, la ministre Frémault a également demandé à la SLRB de “dénoncer de toute urgence ces faits au procureur du Roi, qui mènera sa propre enquête”.

Des réponses doivent donc encore être trouvées. Mais le risque de voir arriver un nouveau scandale du type Samusocial est présent.

La valeur du logement molenbeekois est de 105 millions d’€ à la fin 2017. Celui-ci n’a – à priori – pas de difficultés financières vu le bénéfice annuel de ces dernières années, d’un montant entre 600 000€ et un million d’€.

Les administrateurs sont rémunérés à hauteur de 100€ par séance, soit 1000€ par an, et le président du CA touche aux alentours de 12 000€ brut par an.



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