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Un capteur de logement pour les personnes atteintes de troubles mentaux

29/06/16
Un capteur de logement pour les personnes atteintes de troubles mentaux

Le Réseau Santé Namur a lancé un projet de capteur de logement pour les personnes atteintes de troubles mentaux ou en situation de précarité.

Dans le cadre de la Réforme des soins de santé mentale, parmi les fonctions principales se retrouve le logement. L’accès à un logement décent aide les personnes atteintes de troubles mentaux à retrouver leur autonomie et à se ré-inclure dans la société. Inspiré d’un projet qui a vu le jour à Charleroi, le Réseau Santé Namur a développé depuis 2 ans un projet de capteur de logement sur son territoire. Didier De Riemaecker explique les particularités du projet qui est un partenariat entre le Réseau Santé Namur, le Relais Social Urbain Namurois et l’Agence Immobilière Sociale.

Une convention entre plusieurs acteurs

Le projet « capteur de logement » repose sur une convention de base entre une vingtaine de partenaires (habitats protégés, maisons d’accueil…). « Ces institutions adressent un de leur usager et contactent Bruce Renson (personne de référence pour le Réseau Santé Namur NDLR). La demande doit se faire en ligne. Le questionnaire est long et a peut-être un côté lourd, mais nous devons nous assurer qu’il y a un réel engagement de la part des accompagnateurs de logement », explique D. De Riemaecker.

Des critères très précis

Après l’introduction de la demande en ligne et la réponse au questionnaire, une première réunion est organisée entre le candidat locataire et le capteur de logement. « Un premier contact se crée, duquel découle une évaluation. Grâce au questionnaire, le capteur dispose d’informations très précises sur l’usager. Cela va du chien, du chat à l’accord de garantie locative donné ou non par le CPAS », précise D. De Riemaecker. Ensuite commence la période de prospection pour le capteur de logement. Une fois qu’il trouve un bien qui pourrait correspondre à l’usager, une visite est organisée, en présence du propriétaire, de l’usager et du capteur.

Un plus : le capteur de logement

Grâce à sa totale neutralité, le capteur de logement est un véritable atout pour le projet. Hors du contexte social ou de la santé mentale, mais spécialisé en immobilier et marketing, il facilite le dialogue entre l’usager et le propriétaire. Il adopte le rôle de médiateur entre le propriétaire et les différentes instances : usager, CPAS et éventuellement l’agence immobilière. Il déstigmatise l’usager, encourage le propriétaire à entrer dans une politique de solidarité, tout en abordant de manière claire les enjeux financiers liés au bien et à la location.

Plusieurs types de prospection

Le projet repose uniquement sur des biens issus du parc immobilier privé. Le capteur prospecte via Immoweb et organise les visites avec les candidats. « Au début, les visites se faisaient uniquement avec le capteur, mais les propriétaires se sont montrés méfiants. Nous avons donc inclus les candidats, pour lesquels un ‘briefing’ pré-visite est assuré ». Une convention de bon fonctionnement avec des agences immobilières privées a également vu le jour. Ces dernières contactent directement le capteur pour lui proposer un bien. « Nous avons aussi eu des propriétaires qui nous rappellent car ils ont déjà un bien en location et ils veulent en remettre un second. Ou alors, des propriétaires qui ont entendu parler de la Réforme du secteur et qui proposent leurs biens. »

Et pour le futur ?

Pour l’instant, le projet fonctionne bien : 61 logements ont pu être captés (dont 10 faisant partie du projet Housing First, donc hors secteur privé) et 81 personnes ont été relogées. Les financements proviennent de la Région wallonne, mais ne sont pas encore structurels. Un équilibre sera néanmoins à trouver entre prospection et médiation. En effet, « Si nous avons 50 personnes de plus relogées l’année prochaine, la médiation prendra encore plus de temps. Or, nous devons garder du temps pour la prospection, également », dit D. De Riemaecker. De plus, il souhaite que le côté sentimental soit revalorisé : « Vivre en rue induit énormément d’impact psychologiques. Ne tenir compte que du versant social est un leurre. On a l’air de s’en foutre un peu de ce côté sentimental, qui est pourtant au centre du problème. »

Plus d’infos : http://www.reseausantenamur.be/initiatives/capteur-de-logement



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