Un site de l'Agence pour le Non-Marchand
Informations, conseils et services pour le secteur associatif

Cri d’alarme des soignants, prestataires de l’Art infirmier

28/01/21
Cri d'alarme des soignants, prestataires de l'Art infirmier

La colère gronde parmi les infirmiers et les aides-soignants qui sont fatigués du manque de reconnaissance et du manque d’écoute de la part des autorités politiques. Ils exigent qu’on leur donne la parole et qu’on les écoute, enfin.

Enfin ! Oui, … enfin !

La parole a été donnée aux prestataires belges des soins infirmiers lors d’une séance de la Commission parlementaire spéciale « Covid » à la Chambre des Représentants ce lundi 25 janvier 2021. Ceci après une année de cris, de larmes et d’une valse-hésitation dans les mesures tantôt tardives, tantôt coercitives, tantôt inexistantes et parfois avec des propos méprisants de la part de nos responsables politiques. Pourtant la profession infirmière n’a cessé d’exprimer ses opinions notamment au travers d’appels, de communiqués de presse et de courriers officiels.

“Pas reconnus, ni entendus”

Revenons également sur les Arrêtés royaux et la Loi qui permettent la délégation de prestations techniques et d’actes infirmiers à du personnel non qualifié sous prétexte de « pénurie » et de crise sanitaire non contrôlée. Ceci est une gifle supplémentaire balancée aux quelques 240 000 infirmiers et 140 000 aides-soignants enregistrés que compte notre pays ! Force est de constater que « nous ne sommes pas reconnus, ni entendus » et ceci est indépendant de la crise Covid-19. En effet, que ce soit au niveau fédéral ou au niveau des entités fédérées (régions, communautés), les professions infirmières et de surcroît d’aides-soignantes, ne sont pratiquement jamais consultées, ni entendues. Les avis rendus, pourtant bien élaborés, sont uniquement à titre « consultatif ».

Union4U : le combat continue

Les syndicats traditionnels « sectoriels » se plaignent de la non prise en compte des arguments pour le secteur infirmier et aide-soignant alors que leurs représentants officiels siègent dans de nombreuses structures tant publiques que privées et négocient toutes les décisions concernant les professions infirmières et soignantes qui sont débattues et ensuite adoptées ! De la bouche même de l’ancienne Ministre de la Santé, Maggie De Block, la seule manière dont la profession infirmière peut influer sur son devenir est : « constituez-vous en syndicat ! ».

Voilà, c’est chose faite depuis fin octobre 2020 : UNION4U, le syndicat autonome belge des praticiens de l’art infirmier (regroupant infirmiers et aides-soignants) est né et est structuré. Il va falloir désormais compter avec lui, car cela n’a que trop duré !

Pourquoi ? Les praticiens de l’art infirmier constituent la profession de santé numériquement la plus significative et la crise sanitaire actuelle a montré à suffisance combien son rôle est essentiel. Les infirmiers et aides-soignants de notre pays disposent d’une réelle expertise, dans tous les secteurs des soins de santé. En effet, les professionnels de l’art infirmier exercent sur base de pratiques fondées sur des preuves, des compétences et expertises acquises afin de garantir des soins de qualité et sécurisés prodigués à l’ensemble de la population.

Reconnaître le rôle essentiel des infirmiers et soignants

A l’instar des infirmiers et soignants qui prennent soin de la population soumise aux exigences inhérentes à la crise sanitaire, les autorités compétentes doivent prendre leurs responsabilités de façon univoque afin de protéger tant ses administrés que les professions infirmières et soignantes, véritable « rempart » efficient face aux épidémies, pandémies et catastrophes d’un pays. Mais reconnaître son rôle essentiel et protéger une profession, en mal de vivre, ne peut se faire valablement sans l’écouter et la soutenir.

La situation d’avant crise sanitaire était déjà déplorable, mais celle-ci a généré d’une part, une souffrance physique et psychique conséquente du personnel soignant comme ce fût rarement le cas dans le passé et d’autre part, a entraîné une remise en question de nombre d’entre eux, une diminution de l’attractivité, voire l’abandon d’une profession pourtant librement choisie. Alors que cette crise sanitaire majeure fragilise davantage tous les infirmiers et soignants, tous les professionnels des soins de santé dans tous les secteurs concernés, nous nous efforçons et nous nous organisons pour être écoutés, entendus et enfin reconnus.

Que feront nos dirigeants si la profession s’effondre ? Croient-ils vraiment que n’importe qui pourra nous remplacer ? Nous rappelons que l’accès à la profession infirmière exige des aptitudes et plusieurs années d’études. Et cela ne tient pas compte des nombreuses spécialisations obtenues par de nombreux infirmiers, telles que les soins intensifs et les urgences, indispensables pour nombre de patients en ces moments d’incertitude, en période notamment de pandémie.

“Donnez-leur la parole !”

N’oubliez pas les personnels infirmiers et soignants ! Donnez-leur la parole ! Accordez-leur les moyens humains et financiers indispensables pour leur permettre de fournir des soins de qualité en toute sécurité pour les bénéficiaires. Sans oublier que le personnel de santé a également le droit à des conditions de travail dignes, respectueuses et solidaires qui lui garantissent le bien-être au travail, source d’épanouissement personnel, sociétal et professionnel.

Il n’y avait pas de syndicat professionnel spécifique pour les praticiens de l’Art infirmier. Maintenant, il existe, c’est Union4U (www.union4u.be). Union4U veut porter la parole des praticiens de l’art infirmier, non pas pour tout contester, mais bien pour être entendu grâce à des réflexions abouties et à une expertise probante reconnue.

C’est vraiment un cri d’alarme que vous lancent les soignants, car le temps presse : écoutez-nous et aidez-nous pour que nous puissions continuer à faire ce que nous faisons de mieux : « soigner ».

Thierry Lothaire,
Président de Union4U



Commentaires - 1 message
  • Qu'on leur donne des salaires à la hauteur de leurs prestations, alors elles s'accrocherons peut-être à leur métier. La plupart se réoriente après quelques années de profession, fatiguées et démotivées

    dmeeuws jeudi 4 février 2021 10:22

Ajouter un commentaire à l'article





« Retour