Elections 2024 : Les propositions des partis pour réduire l'impact environnemental des organisations non marchandes
À l’approche des élections fédérales et régionales de 2024, l’Agence pour le Non-Marchand souhaite offrir une vision claire et approfondie des engagements des partis démocratiques francophones (PS, MR, Les Engagés, DéFI, Ecolo, PTB) envers le secteur non-marchand. Par le biais de ses plateformes, Le Guide Social et MonASBL.be, l’Agence a interrogé ces partis sur les préoccupations majeures du secteur. Pour ce cinquième et dernier épisode, découvrez leurs propositions politiques pour réduire l’impact environnemental des organisations non marchandes.
Les partis politiques se sont prêtés au jeu en répondant à nos questions. Tout au long de cette semaine, nous avons publié chaque jour un article consacré à l’une des thématiques suivantes : meilleur financement des organisation non marchandes, amélioration des conditions de travail, soutien au recrutement et valorisation des métiers, simplification administrative, impact environnemental.
Episode #5 : L’impact environnemental des organisations non marchandes
EN BREF :
- Accompagnement financier et subventions : les partis reconnaissent la nécessité d’accompagner financièrement les organisations non marchandes pour qu’elles puissent intégrer des pratiques durables. Cela inclut des incitants financiers, fiscaux et des subsides complémentaires.
- Le PTB soutient l’idée d’un grand plan public d’investissement pour améliorer l’efficacité énergétique des bâtiments (isolation, chauffage collectif, énergies renouvelables).
- Ecolo propose de mettre en œuvre un plan d’investissement inter-fédéral de 15 milliards d’euros pour la transition écologique et de mettre en place un plan d’investissement financier dans la décarbonation et la transformation de l’économie.
- DéFI propose de systématiser les poubelles de tri sélectif, de lutter contre le suremballage et de supprimer le plastique.
Découvrez les réponses intégrales des partis politiques
Le Guide Social et MonASBL.be : Les organisations non marchandes – comme toute organisation – consomment, organisent des événements, se déplacent... Mais n’ont pas toujours les ressources, le temps, la possibilité de le faire en mettant en place des systèmes moins impactant pour la planète. Quelles initiatives soutiendrez-vous pour encourager ces organisations à adopter des pratiques plus durables et respectueuses de l’environnement ?
Réponse du PS
Le secteur non-marchand devra être accompagné et mieux subsidié pour intégrer des critères de durabilité dans le fonctionnement et l’organisation de ses activités. Cela passera par des subsides ad hoc et complémentaires.
Réponse de DéFI
Le déchet peut prendre plusieurs aspects. S’il est souvent associé aux poubelles, il peut également se décliner sous plusieurs autres formes : déchets électroniques et ménagers, déchets de construction, déchets textiles, déchets alimentaires, obsolescence programmée des matériaux et des bâtiments.
En Belgique, pour l’année 2020, la production de déchets communaux s’établissait à 418 kg par habitant. Aujourd’hui la devise est aux 4 “R” : Réduire, Recycler, Réutiliser et Repenser l’utilisation des déchets, afin d’assurer un traitement plus durable des ordures : DéFI y souscrit.
L’objectif de DéFI est double : poursuivre la réduction de la quantité de déchets produits par habitation et la décarbonation des territoires. Comment ? En généralisant l’usage de conteneurs intelligents (poubelles à puce, conteneurs enterrés, conteneurs connectés, composteurs partagés...) sur l’ensemble des communes bruxelloises et wallonnes.
Comme initiatives concrètes auprès des organisations non marchandes, DéFI soutiendrait ceci :
- Systématiser les poubelles de tri sélectif dans tous les lieux publics, les clubs de sport, les écoles, les hôpitaux, le secteur non-marchand et assurer une collecte et une gestion triées de ces déchets ;
- Lutter contre le suremballage, supprimer les plastiques et les remplacer par des matériaux recyclables (plastiques recyclables, papier, cartons…).
Réponse du MR
Le MR est favorable à la mise en place d’incitants financiers et fiscaux encourageant les bonnes pratiques sur le plan environnemental (mobilité, consommation d’énergie, etc.).
Réponse du PTB
Nous défendons d’une part un grand plan public d’investissement dans l’isolation des bâtiments ainsi que l’installation de systèmes de chauffage collectifs et qui n’utilisent pas l’énergie fossile et de sources de production d’énergie renouvelable : panneaux solaires, petit éolien etc. Afin de prendre en charge collectivement, efficacement et rapidement la transformation de société nécessaire. Car ni les ménages, ni les petites structures associatives n’ont les moyens humains ou financiers pour assumer seuls une telle transformation.
Nous prévoyons aussi un plan d’investissement dans le transport en commun et l’énergie, pour rendre les alternatives aux énergies fossiles pour se déplacer, se chauffer ou s’éclairer accessibles à toutes et tous.
Enfin, nous voulons soutenir les initiatives associatives, qui visent à faciliter la transition sociale et écologique, en mettant en place des financements publics stables et prévisibles. Par exemple, nous voulons soutenir le développement de repas gratuits et sains dans les cantines des structures publiques, grâce à des financements publics qui assurent des prix stables et équitables aux producteurs et une meilleure alimentation aux bénéficiaires.
Réponse des Engagés
Tout d’abord, l’État devra revoir en profondeur sa fiscalité et ses politiques de soutien aux entreprises, aux associations et aux personnes. Ces nécessaires réformes devront tenir compte des difficultés de chacun et des situations particulières pour ne pas générer de résistances ou de blocages.
Ensuite, parce que le coût de la transition est hors de portée des États seuls. Nous avons besoin de l’énergie et de la créativité issue de toute initiative, qu’elle soit individuelle ou collective, du monde de l’entreprise et du monde associatif ! La transition doit s’opérer avec eux et non contre eux.
- Renforcer le rôle des outils économiques et financiers de la Région wallonne (comme Wallonie entreprendre) dans l’accompagnement de leurs bénéficiaires afin qu’ils puissent réduire leurs émissions de CO2.
- Développer une vision stratégique à destination de et en concertation avec l’industrie et des feuilles de route visant à la décarbonation des secteurs (transport, déchets, tertiaire, etc.).
- Soutenir les démarches visant à développer l’économie circulaire dans les entreprises, notamment en éliminant les freins législatifs, ainsi qu’à prendre en compte les enjeux de biodiversité.
Réponse d’Ecolo
Encourager les entreprises à profit social à être actrices de la transition et à adopter des pratiques durables et respectueuses de l’environnement est essentiel pour promouvoir la transition dans tous les secteurs de la société.
Bien que les entreprises à profit social en soient souvent déjà convaincues aussi, elles manquent souvent de ressources individuelles. Développer l’accompagnement, financier mais aussi humain, est donc primordial.
Pour permettre d’encourager et rendre possible la réduction de l’impact environnemental à tous les niveaux, il s’agira de :
- mettre en œuvre un plan d’investissement inter-fédéral de 15 milliards d’euros pour la transition écologique, complété par les moyens des fonds de transition et de reconversion et les moyens européens ;
- mettre en place un plan d’investissement financier dans la décarbonation et la transformation de l’économie, notamment dans les secteurs qui vont améliorer le bien-vivre des citoyens.
L’accompagnement en tant que tel pourra porter sur la création de réseaux d’échanges des bonnes pratiques, la mutualisation d’équipements dits durables, la création de check-lists pour la création d’événements durables, les partenariats avec des entreprises éco-responsables pour l’achat/la location de biens, le développement de subventions vertes (citons à titre d’exemple le subside eco-crèche qui s’ajoute au subside de base et qui est destiné à soutenir la transition écologique dans les milieux d’accueil).
Notre engagement pour ces élections 2024
Depuis des mois, MonASBL.be et le Guide Social relaient les revendications des organismes de terrain, avec des contenus adaptés à leurs lignes éditoriales : le Guide social s’adresse plus spécifiquement aux professionnel.le.s du secteur psycho-médico-social tandis que le site de MonASBL.be est dédié aux responsables du secteur associatif au sens large.
Sur la base de leurs besoins et constats, de nos observations, des témoignages qui nous remontent du terrain tout au long de l’année, ainsi que du mémorandum du Guide Social, nous avons posé aux partis politiques une série de questions reprises sous 5 thématiques essentielles :
- L’impact environnemental des organisations non marchandes.
Découvrez notre Dossier spécial consacré aux élections et reprenant tous les mémorandums des fédérations et associations du Non-Marchand.
Ajouter un commentaire à l'article