La ministre de l'Éducation répond à l'enseignement spécialisé

Alors que l’intégration des élèves à besoins spécifiques dans l’enseignement ordinaire risque d’être perturbée suite à la réforme concernant la suppression des intégrations temporaires totales, la ministre Désir aimerait “rassurer sur ses intentions et sur celles du gouvernement”.
[DOSSIER]
– Des directeurs de l’enseignement spécialisé à la ministre Désir : "Nous sommes fatigués d’improviser"
– Belgique : le grand retour en arrière pour l’inclusion scolaire
Lors de la séance plénière du 9 septembre du parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, la ministre de l’Éducation, Caroline Désir, a apporté quelques réponses et précisions concernant les projets d’intégration des élèves aux besoins spécifiques dans l’enseignement ordinaire. Pour rappel, les directeurs de l’enseignement spécialisé avaient adressé le 7 septembre un courrier à la ministre où ils exprimaient leur inquiétude à propos de la suppression des intégrations temporaires totales (ITT). Voici les principaux points discutés lors de cette séance.
– [A lire] : Des directeurs de l’enseignement spécialisé à la ministre Désir : "Nous sommes fatigués d’improviser"
Quelles sont les intentions du gouvernement par rapport à l’enseignement spécialisé ?
Face à la question du député Michele Di Mattia (PS) : “Pouvez-vous préciser les intentions du gouvernement afin de garantir la qualité de l’enseignement pour tous les élèves en difficulté ?”, la ministre a tenté de rassurer les directeurs de l’enseignement spécialisé en expliquant que “seront en effet renforcées les mesures visant à inclure ou à maintenir dans l’enseignement ordinaire des enfants présentant des besoins spécifiques.” Elle a également rappelé que la réforme de l’intégration, qui fait partie du Pacte pour un enseignement d’excellence, ne se résumait pas uniquement à la suppression des ITT et que “le soutien spécifique assuré par les enseignants de l’enseignement spécialisé pour venir en aide aux enfants intégrés dans l’enseignement ordinaire continuera à exister.” Cependant, ce soutien prendra une nouvelle forme avec la création de pôles territoriaux. Enfin, elle a ajouté que le dossier avançait puisqu’une note d’orientation a été finalisée et qu’elle sera soumise au comité de concertation du Pacte pour un enseignement d’excellence.
Quelles avancées pour les pôles d’intégration ?
Michele Di Mattia a enchaîné avec la question des pôles d’intégration :“Dans le cadre de la mise en place, pour la rentrée 2021, des pôles d’aménagements raisonnables et d’intégrations, pourriez-vous indiquer où en est le travail de concertation avec le secteur ?” La ministre a expliqué que ces pôles, qui serviront à accompagner les élèves à besoins spécifiques tout au long de leur scolarité, étaient prévus pour 2021 tandis que des projets pilotes seraient mis en place dès la rentrée scolaire 2020-2021. Pour cela, “30 coordinateurs sont mis à la disposition des réseaux d’enseignement et 1 000 périodes sont octroyées à des projets existants”, a-t-elle précisé. Elle a conclu sur un point essentiel : “L’encadrement sera aussi totalement préservé, car toutes les ITT qui ont été prévues entre le 15 janvier 2020 et le 3 juillet 2020 sont maintenues ou…”
Les demandes d’ITT à partir du 3 juillet ?
Malheureusement, la ministre de l’Education n’a pas pu terminer son discours en raison de la règlementation du temps de parole lors des débats. La députée Mathilde Vandorpe (cdH) a donc rappelé la question laissée en suspens, celle des demandes d’ITT refusées depuis le 3 juillet : “Madame la Ministre, que faites-vous des personnes qui se sont vues refuser les demandes d’ITT introduites à partir du 3 juillet et jusqu’à ce jour ? En l’absence de base légale justifiant la suppression des ITT, vous vous situez dans un vide juridique.” Cette question, le gouvernement devra y réfléchir et y trouver rapidement une solution.
Commentaires - 2 messages
Ajouter un commentaire à l'article