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Travail social : "Les meilleures pratiques de mes chefs"

24/03/25
Travail social :

Nous reconnaitrons tous qu’il est beaucoup plus simple et spontané de se plaindre lorsque ça ne va pas que de reconnaître et remercier lorsque ça va bien. Nous, travailleurs, sommes régulièrement en quête de reconnaissance de la part de nos dirigeants. C’est humain … Tout comme il serait logique qu’eux aussi éprouvent ce besoin. Voici donc un exercice d’un genre nouveau : partir en quête des petites pépites des chefs que j’ai connus et vous partager ce que je retiens de leurs bonnes pratiques.

Humilité et introspection

Marielle est la première cheffe que j’ai eue, et je ne le savais pas à cette époque, mais elle fut certainement la meilleure à mes yeux. Sa principale qualité : l’humilité. Elle était capable d’introspection et de remise en question. Non seulement lorsqu’on lui faisait part de nos réflexions, mais aussi de manière spontanée. Qui plus est, elle partageait le fruit de ses réflexions et n’hésitait pas à s’excuser lorsque cela était nécessaire. Le tout de manière juste.

Marielle ne manquait ni de confiance en elle, ni d’assurance, ni d’autorité et ne doutait pas de sa légitimité à occuper ce poste. Elle n’avait pas cherché un poste de direction dans le but de renforcer son ego, elle l’occupait parce qu’elle convenait à la fonction, ce qui asseyait sa crédibilité, qui ne se trouvait dès lors pas entamée par ses excuses lorsqu’elle commettait une erreur de jugement. Voilà une précieuse leçon en termes de capacités managériales.

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Organisation au cordeau, communication claire et partage de connaissances

Caroline ne pouvait pas en dire autant, mais elle avait d’énormes capacités d’organisation. Elle planifiait magistralement et communiquait très bien autour de toute cette planification. Elle était friande de grands tableaux remplis de post-it colorés, accessibles à tous et simples à comprendre. Nous étions tous au courant de tout ce qui relevait des événements à venir dans le service, que nous soyons directement concernés ou non.

Caroline avait également l’habitude de transmettre beaucoup de ses connaissances pratiques : en matière d’organisation, de rédaction de rapports, de gestion de projets notamment, mais pas uniquement. Elle avait une longue expérience et ne rechignait absolument pas à partager trucs et astuces appris sur le terrain et terriblement utiles. Elle avait l’âme formatrice pour son équipe.

Prendre du recul et analyser

Isabelle n’a pas été une de mes cheffes, mais plutôt une partenaire avec qui j’ai collaboré. Elle était à la fois très stratège et transparente dans sa communication. Elle avait pour habitude de systématiquement prendre du recul, resituer le contexte, le cadre, les liens hiérarchiques entre les intervenants. Elle prenait également un temps d’arrêt avant de répondre aux interpellations ou d’interpeller elle-même les parties prenantes.

Sa fonction la mettait en relation partenariale avec de nombreuses institutions, ainsi qu’en lien avec sa propre hiérarchie, ce qui pouvait à bien des égards s’avérer périlleux. Son habitude de faire un pas de côté pour analyser les tenants et aboutissants, ainsi que pour décider de la meilleure conduite à tenir est particulièrement intéressante, même s’il est vrai qu’elle requiert une bonne dose de discipline et impose un certain rythme, un peu plus lent que l’instantanéité qui est devenue notre norme.

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Bienveillance à l’égard des aléas de la vie

Bénédicte était particulièrement bienveillante, en tout cas en ce qui concerne les aléas de la vie que nous pouvons tous traverser. Elle a toujours compris que l’on doive, à certains moments, privilégier sa vie de famille par exemple. Avec elle, une absence imprévue en cas de maladie d’un enfant, la prise d’un congé parental, une adaptation horaire en cas de longue maladie, etc n’étaient aucunement sources de réflexions désobligeantes, que du contraire. Elle comprenait et offrait confiance et soutien. Parfois même elle anticipait et proposait d’elle-même des adaptations. Avec elle, la flexibilité n’était pas une source de stress. D’ailleurs, elle faisait confiance : pour la gestion de nos horaires ou de notre travail notamment.

Faire preuve de créativité et sortir des sentiers battus

Sabine était créative dans les solutions qu’elle imaginait. Elle connaissait sur le bout des doigts son cadre de travail, le cadre législatif dans lequel nous intervenions et arrivait à imaginer des solutions créatives, qui, par définition, sortaient de nos habitudes, tout en respectant le cadre et ce, dans des domaines aussi peu créatifs que l’administratif, par exemple. Toutes ses idées n’étaient pas nécessairement réalistes ou réalisables, mais elle osait réfléchir à voix haute, proposer des pistes inédites, faire preuve de créativité et ainsi favoriser le dialogue hors des sentiers battus.

Gérer une équipe, une institution n’est pas chose aisée et n’est, dans notre domaine, généralement pas non plus rémunéré à sa juste valeur. Effectivement, la plainte vient plus facilement que la gratification, mais chercher après les pépites de mes anciennes cheffes, même et surtout lorsqu’elles ne sont pas faciles à trouver, est un exercice particulièrement intéressant, que je ne saurais que vous conseiller !

MF - travailleuse sociale

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