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Crèches menacées : Lescrenier défend ses engagements face à un secteur sous pression

18/11/25
Crèches menacées : Lescrenier défend ses engagements face à un secteur sous pression

Alors que la Cosege alerte sur la possible fermeture de milliers de places d’accueil dès janvier 2026, la ministre Valérie Lescrenier insiste sur le maintien des engagements publics envers la petite enfance. Entre restrictions budgétaires, plans de sauvegarde et concertation annoncée, le secteur reste toutefois fortement sous tension, inquiet pour la viabilité des structures et les conditions de travail du personnel.

Le secteur de la petite enfance en Wallonie tire une nouvelle fois la sonnette d’alarme : selon la Cosege, la Coordination des services d’accueil d’enfants de la Fédération Wallonie-Bruxelles, les mesures d’économie récemment décidées par la Fédération Wallonie-Bruxelles pourraient entraîner la fermeture de nombreuses structures dès janvier 2026. Selon l’organisation, la non-indexation des subsides de l’ONE fragiliserait de nombreuses structures qui ne parviendraient plus à équilibrer leurs budgets, ce qui pourrait entraîner la disparition de milliers de places et affecterait autant de familles et de travailleurs.

La Cosege parle d’une « catastrophe annoncée », d’autant que l’offre d’accueil est déjà insuffisante dans plusieurs régions, notamment à Liège et Mons. Face à cette situation, les acteurs du secteur se mobilisent, ce mardi, au Parlement de la FWB pour réclamer un refinancement urgent et durable. Ils rappellent que les difficultés ne datent pas d’hier : conditions de travail dégradées, manque de personnel et sous-financement structurel fragilisent depuis longtemps la petite enfance, un maillon essentiel de la politique sociale et familiale.

Lire aussi : Petite enfance : les politiques de la coalition MR-Les Engagés face aux attentes du terrain

Rénovations, plan Équilibre et APE : les leviers rappelés par la ministre

La ministre de l’Enfance, Valérie Lescrenier, a réagi à ces alertes et affirme vouloir rassurer le secteur, en soulignant le maintien des engagements publics ainsi que les mesures récemment mises en place pour soutenir les milieux d’accueil.

« L’accueil de la Petite Enfance demeure une priorité absolue pour les Gouvernements de la Fédération Wallonie-Bruxelles et de Wallonie. Malgré un contexte budgétaire contraint, les engagements seront respectés », a-t-elle martelé, avant de pointer : « Cette semaine encore, la Wallonie l’a démontré avec un plan de rénovation des crèches permettant de sauvegarder 51 structures et 1.292 places dans les milieux d’accueil de la Petite Enfance. 31 millions d’euros ont également été précédemment mobilisés pour sauver le plan Équilibre. On soulignera enfin le maintien du subventionnement des APE pour la Petite Enfance, pour les projets existants et futurs. »

La ministre rappelle que plusieurs mesures ont été adoptées depuis le début de la législature en Fédération Wallonie-Bruxelles. Elles incluent notamment une revalorisation des accords du non-marchand, pour un montant de 2,6 millions d’euros prévu en 2025, ainsi qu’un soutien financier supplémentaire de 200 euros par place et par an, mis en place en 2024 et 2025, à destination des crèches non subventionnées.

Des ajustements budgétaires présentés comme sans impact pour le personnel

Selon elle, le budget de l’ONE, qui constitue le deuxième poste de dépenses de la Fédération après l’enseignement, atteint 761 millions d’euros. Dans le cadre des économies demandées, le secteur de l’accueil de la petite enfance devra contribuer à hauteur de 5,1 millions d’euros en 2026, sur un budget de 411 millions d’euros, soit environ 1,2 %. Le reste des ajustements budgétaires concernerait principalement le fonctionnement interne de l’ONE, notamment les volets informatiques.

« Ces ajustements budgétaires ne signifient pas une absence de réponses pour le personnel en difficulté », promet-elle. « C’est pour cette raison, notamment, que l’ONE se recentrera sur ses missions essentielles pour prioriser ses actions et rendre le fonctionnement des milieux d’accueil plus soutenable à court, moyen et long terme. »

Plusieurs pistes doivent encore être explorées avec le secteur, indique finalement l’élue. L’audit de la Cour des comptes ainsi que les recommandations d’experts mobilisés pour le budget 2026, nourriront les prochaines discussions. La task force créée en début de législature, où siègent également des représentants du terrain, poursuivra par ailleurs ses travaux pour identifier des modèles susceptibles de renforcer la pérennité des milieux d’accueil.



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