Les Cuisines Bruxelloises, sur les traces du Samusocial ?
Comme pour le Samusocial, il semblerait que certains membres du bureau permanent de l’ASBL publique, qui s’occupe de nourrir les enfants des plaines ou écoles, les personnes Í¢gées dans les homes, les patients dans les hôpitaux et les services administratifs des CPAS, aient reçu des indemnisations importantes pour des réunions non prestées.
Qu’arrive-t-il au secteur social, en particulier celui de l’aide aux personnes, depuis quelques temps ? Censé avoir pour vocation première l’intérêt des publics précarisés, « le social » semble se (re)convertir désormais en une mine d’or pour certains mandataires peu scrupuleux. On aurait pu penser que le cas du Samusocial soit entièrement isolé, évitant ainsi de généraliser les critiques à l’encontre du monde associatif qui, pour la majorité des services, apporte une plus-value incontestable à la société belge. Si les amalgames doivent effectivement être évités, la multiplication du comportement de certains, dont l’unique objectif est de s’enrichir, écorche toujours un peu plus la confiance de l’opinion publique dans ses représentants. Les ASBL constitueraient-elles, aussi, un terrain de jeu pour les politiques, au détriment de la population à laquelle elles sont supposées venir en aide ? Quel sera l’avenir de ces structures, qui ont toujours « joué le jeu selon les règles » ?
RTL-TVI, dans un de ses journaux télévisés datant de février 2017, avait déjà pointé du doigt l’association. La chaine dénonçait le profit que tiraient certains membres du bureau permanent des Cuisines Bruxelloises – des mandataires politiques, donc – pour « deux réunions du bureau plus une réunion du conseil d’administration par mois, et une assemblée générale par an ». Cette situation pose à présent sérieusement problème, au vu des récents évènements. A l’heure où les mots d’ordre sont transparence et honnêteté, on peut s’inquiéter des conséquences qu’auront ce type de fonctionnement sur les autres ASBL du secteur social, dont la plupart, en accord avec les valeurs prônées par leur statut même, ne rémunèrent nullement leurs administrateurs.
La vie associative représente une part non négligeable des emplois en Belgique. En 2016, la Wallonie comptait près de 42.137 équivalents temps plein subventionnés. Pour la même année, à Bruxelles, « Ce non-marchand compte, pour 26%, soit 164 000 emplois (avec l’enseignement) sur 628 000. Il est important de le prendre en compte », explique la CBENM. Les équipes sont donc bien présentes. A l’heure où le secteur peine à obtenir des accords des gouvernements par manque de moyens, des situations telles que le Samusocial ou les Cuisines bruxelloises portent terriblement préjudice au travail de terrain quotidiennement effectué.
Alors, est-ce tout le système associatif belge qui est à remettre en cause ? Le cumul des mandats politiques ? Interdire une bonne fois pour toute les rétributions des administrateurs… Ou tout cela en même temps ?
Le ministre de la justice, Koen Geens, est en train de plancher sur une réforme totale du mode de fonctionnement des ASBL belges, fussent-elles des grandes structures comme le Samusocial et les Cuisines bruxelloises ou de petites associations « de quartier ». Cependant, la question se pose de savoir comment ces modes de fonctionnement ont pu durer si longtemps, sans aucune connaissance de la part des autorités en charge… En allant plus loin, ira-t-on vers un contrôle total de toutes les associations, au risque de voir leur autonomie réduite, à cause d’une minorité qui a préféré choisir le lucre à la place des valeurs sociétales et sociales des structures ? Le débat est ouvert…
La rédaction
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